Inquiets de l’avancée des djihadistes de l’EIIL, les États-Unis déploient 275 hommes pour renforcer la sécurité de leurs ressortissants présents à Bagdad et protéger l'ambassade américaine.
Le président américain Barack Obama a averti le Congrès, lundi 16 juin, que les États-Unis allaient déployer jusqu'à 275 personnels militaires en Irak, sans se prononcer pour une intervention militaire à proprement parler. Cette force est "équipée pour le combat", a toutefois précisé Barack Obama.
De son côté, le secrétaire d'État américain John Kerry, a annoncé que les États-Unis étaient favorables à des discussions avec l'Iran sur les moyens de repousser l'offensive des djihadistes. Il est allé jusqu'à évoquer la possibilité de lancer des frappes aériennes. "Quand on voit des gens assassiner et commettre des massacres, il faut bien les arrêter. Et il faut se donner les moyens de les arrêter, que ce soit par des attaques aériennes ou par d'autres moyens", a-t-il affirmé dans une interview publiée par Yahoo News.
Pendant ce temps, un porte-avions américain a été envoyé vers le Golfe, accompagné de deux navires transportant 550 Marines. Actuellement, le seul contingent militaire américain présent en Irak est le personnel de sécurité de l'ambassade américaine à Bagdad.
itMission de protection
Pour l'instant, la mission des 275 soldats américains envoyés en Irak se limiterait à la protection de leur ambassade et au renforcement de la sécurité des citoyens américains qui travaillent à Bagdad. L'ONU, de son côté, a annoncé l'évacuation de 58 de ses employés internationaux sur les 200 résidant dans la capitale.
La décision du chef d’État américain reflète l’inquiétude suscitée par les dernières avancées de l’EIIL en Irak. En effet, au moment même où Barack Obama prenait la décision d’envoyer des hommes en Irak, une nouvelle ville à l’Ouest de Bagdad, Saklaouiya, tombait aux mains des djihadistes de l'EIIL et de leurs alliés des tribus sunnites.
Du matériel de guerre américain chez les djihadistes
Dans cette ville proche de Falloudja les djihadistes en ont profité pour s’emparer de six véhicules Humvee et de deux blindés, qui s'ajoutent à l'arsenal d'engins blindés pris depuis le début des échecs successifs de l'armée régulière irakienne. Ironie du sort, une grande partie de ce matériel militaire est de fabrication américaine.
Dans le nord du pays, l’emprise des insurgés sunnites se consolide, avec la prise de la ville de Tal Afar, dimanche 15 juin. Un responsable de la ville y fait état de nombreux tués dans les combats. Située non loin de Mossoul, dont l'EIIL a pris le contrôle mardi 10 juin au tout début de son offensive, Tal Afar est peuplée en majorité de Turkmènes.
La ville était défendue par une unité des forces de sécurité irakiennes, dirigée par un général chiite, Abou Walid, dont les soldats figuraient parmi les rares dans la région à ne pas avoir pris la fuite face à l'avancée brutale des insurgés sunnites.
Avec Reuters et AFP