
Les groupes industriels allemand et japonais, Siemens et Mitsubishi, ont présenté lundi une offre concurrente à celle de l'américain General Electric. Leur projet scinderait le l'équipementier français en plusieurs entreprises.
Le président français François Hollande recevra, mardi 17 janvier, Joe Kaeser, président du groupe allemand Siemens, et Shunishi Miyanaga, PDG du japonais Mitsubishi (MHI), qui ont présenté un projet commun d'alliance avec Alstom venant concurrencer une offre de rachat de la branche énergie du français déposée par l'américain General Electric (GE).
Le groupe allemand a précisé dans un communiqué que, selon ce projet, le tandem prévoit d'injecter 7 milliards d'euros en numéraire dans le groupe français et de créer plusieurs co-entreprises.
Dans le détail, Siemens rachèterait les turbines à gaz d'Alstom et les services associés pour 3,9 milliards d'euros et MHI mettrait en place trois co-entreprises dans lesquelles il injecterait 3,1 milliards.
Le japonais a également l'intention de proposer à Bouygues, actionnaire à 29 % d'Alstom, de lui racheter jusqu'à 10 % du capital de la société.
Siemens, qui s'engage avec son partenaire à garantir l'emploi pendant trois ans en France et en Allemagne, prévoit d'établir dans l'Hexagone le siège européen de ses activités dans le gaz.
Il envisage également, dans un second temps, de former avec Alstom un "champion européen" dans le ferroviaire, avec l'intention d'être un actionnaire de long terme de la nouvelle société qu'il formerait avec le français.
Pas de surenchère de GE
De son côté, General Electric a déclaré lundi que ses discussions progressaient avec le gouvernement français en vue d'un rachat de la branche énergie d'Alstom.
"L'alliance entre GE et Alstom va créer en France des emplois, ainsi que deux leaders mondiaux dans l'énergie et le transport. L'union de ces deux grandes entreprises, permettant de faire face à la concurrence au niveau mondial grâce aux meilleures technologies, sera toujours préférable à un démantèlement d'Alstom", selon une déclaration écrite citée par Reuters.
Un porte-parole de General Electric cité par l'AFP a cependant fait savoir que GE n'entrerait pas dans une "surenchère" pour acquérir la branche énergie d'Alstom par rapport à sa dernière offre ferme de 16,9 milliards de dollars, valable jusqu'au 23 juin.