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Tony Blair refuse d'endosser la responsabilité de la crise irakienne

Accusé d’avoir engagé le Royaume-Uni aux côtés des États-Unis dans la controversée guerre en Irak de 2003, l’ex-Premier ministre britannique impute l'actuelle offensive djihadiste dans le pays à l’inertie des Occidentaux dans le dossier syrien.

Tony Blair a rejeté, dimanche 15 juin, l'idée selon laquelle l'actuelle offensive djihadiste en Irak n'aurait pas eu lieu si Saddam Hussein était toujours au pouvoir. "Même si Saddam Hussein était resté au pouvoir en 2003, il y aurait ensuite eu 2011 et les révolutions arabes en Tunisie, en Libye, au Yémen, au Bahreïn, en Égypte et en Syrie - et vous auriez [de toute façon] un problème majeur en Irak, a-t-il affirmé à la BBC. Vous pouvez voir ce qui se passe lorsque vous laissez les dictateurs en place, comme c'est le cas avec [le président syrien] Al-Assad actuellement. Les problèmes ne disparaissent pas."

Un peu plus tôt dans la journée, l’ancien locataire de Downing Street avait publié sur son site Internet un long texte dans lequel il lie l’actuelle crise en Irak au conflit syrien, et non pas à l’opération militaire qu’il engagea en 2003 aux côtés des États-Unis, contre le régime de Saddam Hussein. "La guerre civile en Syrie et la désintégration qui l'a accompagnée a un effet prévisible et pernicieux. L'Irak est maintenant en danger de mort. L'ensemble du Moyen-Orient est menacé", écrit-il.

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"Pendant trois ans nous avons regardé la Syrie s'enfoncer dans les ténèbres mais en plongeant, elle a lentement mais sûrement enroulé ses liens autour de nous et elle nous tire vers le bas avec elle", poursuit-il. Reconnaissant que les choix qui étaient actuellement à la disposition de la communauté internationale "étaient tous assez repoussants", il appelle à agir en Syrie, non pas via une nouvelle invasion mais en "apportant le soutien dont ils ont besoin" aux "éléments modérés et raisonnables de l'opposition syrienne".

La faute aussi à Maliki

"Nous devons mettre de côté les différences du passé et agir maintenant pour préserver l'avenir. Là où les extrémistes se battent, ils doivent être contrés avec fermeté, avec force", préconise-t-il. Tony Blair condamne également l'action du gouvernement du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, qui a, selon lui, "étouffé ce qui était une véritable opportunité de construire un Irak uni".

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Premier ministre du Royaume-Uni de 1997 à 2007, Tony Blair fait toujours l'objet de critiques pour sa gestion de la guerre en Irak en 2003 et notamment son suivisme vis-à-vis des États-Unis. Quelque 45 000 soldats britanniques ont participé entre 2003 et 2009 à la guerre en Irak qui a causé la mort de 179 d'entre eux. L’ancien chef du gouvernement britannique est actuellement l'envoyé spécial du Quartet (Nations unies, Union européenne, États-Unis et Russie) au Proche-Orient.

Avec AFP

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