Les autorités pakistanaises ont dévoilé, dimanche 15 juin, qu’ils avaient lancé une "grande offensive" contre les rebelles islamistes taliban et leurs alliés d'Al-Qaïda au Waziristan du Nord (nord-ouest), une zone tribale qui constitue leur principal bastion dans le pays.

Cette offensive, que les États-Unis réclamaient de longue date à Islamabad, a été précédée tôt dimanche par des raids aériens, qui ont fait jusqu'à 150 morts, ont affirmé des responsables locaux.

"À la demande du gouvernement, les forces armées pakistanaises ont lancé une opération militaire totale contre les terroristes locaux et étrangers qui se cachent dans leurs repaires du Waziristan du Nord", a expliqué l'armée dans un communiqué envoyé dimanche en début de soirée.

L'offensive est menée à la fois par l'aviation, l'artillerie, des tanks et des troupes au sol, a précisé à l'AFP un officier de l'armée présent à Miranshah, la principale ville du Waziristan du Nord.

Cette zone tribale est le principal bastion des combattants du Mouvement des Taliban du Pakistan (TTP), premier groupe rebelle islamiste du pays, responsable d'attentats qui ont tué plus de 6 000 personnes depuis 2007, et de ses alliés combattants étrangers d'Al-Qaïda.

L'offensive intervient une semaine après la sanglante attaque contre l'aéroport de Karachi (sud), le plus important du pays, qui a fait 38 morts, dont les dix membres du commando suicide taliban. Elle a été revendiquée par le TTP et le Mouvement islamique d'Ouzbékistan (IMU), également présent au Waziristan du Nord.

L'attaque de Karachi, contre l'un des sites les plus sensibles du pays, a relancé les appels d'une partie de la société civile à ne pas faire de concessions au TTP et à lancer une offensive militaire d'ampleur pour mettre fin à leurs capacités de nuisance.

Avec AFP