Le gouvernement ukrainien a décrété une journée de deuil national, dimanche, après l'attaque d'un avion militaire à Lougansk, qui a fait 49 morts. Une attaque qui met à mal l'espoir de détente entre les deux pays.
L’Ukraine se préparait à une journée de deuil, dimanche 15 juin, après l’attaque d’un avion de transport de troupes à Lougansk la veille, qui a fait 49 morts parmi les soldats. Cette attaque, la plus meurtrière jusqu’ici de la part des insurgés pro-russes, met à mal l'espoir de détente né ces derniers jours de premiers contacts entre Kiev et Moscou.
Samedi soir, quelque 300 personnes se sont rassemblées devant l’ambassade russe à Kiev pour exprimer leur colère après cette attaque. Le rassemblement a dégénéré lorsque des manifestants ont renversé des voitures diplomatiques, ont décroché le drapeau russe de la façade de l’ambassade et ont jeté un cocktail Molotov sur le bâtiment.
Les ministres ukrainiens de l'Intérieur et des Affaires étrangères se sont rendus sur place pour calmer les manifestants, qui brandissaient des affiches sur lesquelles on pouvait notamment lire : "La Russie tueuse !".
Moscou a vivement protesté, samedi soir, dénonçant l'inaction de la police ukrainienne face à ces "actions provocantes". "Les forces de l'ordre n'ont rien fait pour protéger l'ambassade, ce qui constitue une violation grossière des engagements internationaux de l'Ukraine", a souligné la diplomatie russe.
Porochenko demande de plus amples sanctions contre la Russie
Le président ukrainien pro-occidental Petro Porochenko a promis une "réponse adéquate" aux séparatistes et a plaidé, dans un entretien téléphonique avec le président français François Hollande, pour de plus amples sanctions européennes contre la Russie si elle "continue de déstabiliser" son pays.
François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont de leur côté appelé, samedi, le président russe Vladimir Poutine pour lui faire part de "leur grave préoccupation face à la poursuite des combats dans l'est de l'Ukraine".
Impasse dans les négociations sur l’énergie
C'est dans ce contexte extrêmement tendu après l’attaque des séparatistes à Lougansk que les négociations sur l'énergie se poursuivent après que Russes et Ukrainiens se sont séparés, samedi soir, sans être parvenus à un compromis.
"Aucune solution n'a été trouvée", a déclaré à la presse le ministre ukrainien de l'Énergie Iouri Prodan qui avait auparavant laissé entendre que Kiev était prêt à un arrêt des livraisons de gaz lundi matin, faute de compromis sur sa dette de 1,95 milliard de dollars réclamée par Gazprom.
Les représentants des deux pays devaient se retrouver, dimanche matin, dans un hôtel de la capitale ukrainienne pour de nouvelles négociations de dernière minute, avec la médiation de l'Union européenne.
Avec AFP