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Les révélations de Juan Reinaldo Sanchez, ancien garde du corps de Fidel Castro

Le lieutenant-colonel Juan Reinaldo Sanchez a été le garde du corps personnel de Fidel Castro pendant 17 ans. Il a ainsi vécu auprès du leader cubain, avant de rompre avec le régime et de fuir en Floride en 2008. Dans le livre "La vie cachée de Fidel Castro", co-écrit avec Axel Gylden, il lève le voile sur un "Lider Maximo" inconnu du grand public et nous parle de sa vie privée, de sa fortune et des secrets d'État.

Qui est vraiment Fidel Castro ? Qui se cache derrière les multiples masques du chef de guerre charismatique, autocrate paranoïaque, diplomate machiavélique, orateur admiré des intellectuels européens, insatiable Don Juan ou encore nabab aux goûts de luxe? Personne, jusque-là,  n’avait osé révéler la vie privée et secrète du mythique personnage. Dans "La vie cachée de Fidel Castro", la journaliste Awel Gylden a recueilli le témoignage de Juan Reinaldo Sanchez, chargé de la protection personnelle de Fidel Castro pendant 17 ans, avant de tomber en disgrâce. Après avoir été l’ombre de Castro, Sanchez a connu les  geôles cubaines, la torture, l’exil en Floride et la clandestinité.

Fidèle parmi les fidèles  du "Lider Maximo", Sanchez aurait pourtant donné sa vie pour lui. "Avant 1994, pour moi, Fidel était un dieu. J’aurais été prêt à payer le prix de ma vie pour cet homme-là". Mais en 1994, il surprend une conversion censée restée privée entre Castro et son ministre de l’Intérieur. Il  découvre alors que son patron est capable de tout sacrifier à son pouvoir, même ses proches, même ses convictions, et il déchante. "J’ai découvert qu’il était derrière le trafic de drogue à Cuba. Le ciel m’est tombé sur la tête. L’opinion que j’avais de lui, les justificatifs que je trouvais à ses excès personnels, tout ça a été remis en cause", raconte le garde du corps à FRANCE 24.
De fait, tout était caché autour de Castro, du village fantôme où s’entraînent les guérilleros jusqu’à sa fortune colossale – immense parc immobilier, île paradisiaque ignorée des Cubains et mainmise sur l’argent public – en passant par ses relations avec sa famille. Juan Reinaldo Sanchez voit de ses yeux le "lider" passer de maîtresse en maîtresse et essaimer derrière lui neuf enfants de cinq unions différentes. Sanchez, qui a pris des notes détaillées des faits et gestes du chef d’État pendant toutes les années de son service, énumère une partie de la liste extravagante de ses biens: quatre yachts, plusieurs bateaux de pêche, un équipage de cent marins à sa disposition, un héliport, un hôpital privé, un terrain de chasse, plusieurs terrains de basket et une vingtaine de propriétés de luxe.
"Fidel a toujours affirmé vivre modestement. Mais en fait il avait une vingtaine de maisons à Cuba. Il y avait un contraste entre la vie de Fidel Castro telle qu’il la présentait au public et sa vie privée. Il a toujours critiqué le capitalisme mais en fait il a profité du capitalisme", poursuit Sanchez, qui ne compte plus les paradoxes d’un homme dont il reconnaît l’intelligence politique,  l’incroyable charisme mais surtout le don de "manipulateur". Sanchez  espère désormais que son témoignage pourra déchirer le voile qui protège, depuis trop longtemps, le dictateur cubain : " Je suis sûr que les gens changeront d’avis sur Fidel Castro et leur regard sur Cuba en lisant ce livre".