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En images : sous les feux croisés, les civils fuient l'est de l'Ukraine

L'armée ukrainienne a intensifié son offensive contre les séparatistes autour du bastion pro-russe de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, ainsi qu'à Lougansk où plusieurs insurgés ont été tués. De nombreux habitants fuient les combats.

Alors qu’en Pologne, Barak Obama s’efforce de rassurer ses alliés de l’Est, les affrontements se poursuivent à quelques centaines de kilomètres de là, provoquant le départ de milliers de personnes de l’est de l’Ukraine. Les efforts diplomatiques n’ont éteint ni les feux, ni les haines tandis que les villes de Sloviansk et Lougansk vivent sous les échanges de tirs depuis deux jours. 

D'intenses combats ont eu lieu lundi entre pro-russes et les gardes-frontières à Lougansk, dans l'est du pays, où plusieurs séparatistes ont été tués, selon le président par intérim, Olexandre Tourtchinov. Des centaines de rebelles ont donné l'assaut tout au long de la journée, faisant huit blessés parmi les militaires et cinq morts côtés séparatistes. La situation s'est calmée dans la soirée et la nuit a été calme, ont indiqué les gardes-frontières. Mais les séparatistes restent stationnés autour de l'unité des gardes-frontières, faisant craindre un nouvel assaut.

Une explosion a par ailleurs endommagé, lundi 2 juin, le siège de l'administration régionale de Lougansk, QG des séparatistes. Kiev a affirmé que les insurgés avaient causé l'explosion eux-mêmes en manipulant des explosifs. Les séparatistes ont eux accusé un avion ukrainien.

La population de Slaviansk incitée à restée à l’abri

À Sloviansk, bastion de la rébellion dans l'Est depuis près de deux mois, les forces ukrainiennes ont intensifié mardi leur offensive, donnant lieu à des combats et échanges de tirs sporadiques. 

Le ministre de l’Intérieur, Arsen Avakov, a incité la population de Sloviansk et de sa région à ne pas sortir de chez elle. "Une phase offensive active de l'opération antiterroriste est en cours autour de Sloviansk", a indiqué Arsen Avakov sur sa page Facebook. "La population pacifique de Sloviansk, Kramatorsk, Krasni Liman est priée d'éviter de prendre tout risque pour sa vie, de rester chez elle et de ne pas s'approcher des endroits où se concentrent les terroristes".

Le ministre a précisé que "des échanges de tirs très intenses" étaient intervenus à Semenivka, une petite ville près de Sloviansk, après une attaque de séparatistes au lance-roquette contre des chars de l'armée ukrainienne. Il a indiqué que les forces ukrainiennes avaient détruit des barrages des insurgés.

Les "réfugiés invisibles"

Malgré les appels d’Arsen Avakov, nombreux sont les habitants de l’Est à être sortis de chez eux. Non pour "prendre des risques", mais pour fuir les combats, tout simplement.  Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de 10 000 Ukrainiens ont été déplacés depuis le début des combats.

Au départ, ils partaient surtout de Crimée, annexée par la Russie. Aujourd'hui, ils quittent l'est de l'Ukraine. Chaque matin à la gare de Kiev, les trains déversent des dizaines de familles qui ont tout laissé derrière elles. La plupart de ces réfugiés arrivent en zone inconnue, soutenus seulement par des associations. Démunis, ils ne vont pas dans les foyers d'accueil, ne mangent pas à la soupe populaire, d'où leur nom de "réfugiés invisibles".