
Deux prêtres italiens et une religieuse canadienne, enlevés début avril au Cameroun, ont été libérés dans la nuit de samedi à dimanche. Le rapt n’a jamais été revendiqué mais de forts soupçons pèsent sur le groupe islamiste Boko Haram.
Deux prêtres italiens et une religieuse canadienne enlevés début avril dans le nord du Cameroun, vraisemblablement par des islamistes de Boko Haram, ont été libérés dans la nuit de samedi à dimanche, et sont arrivés à Yaoundé, la capitale, souriants et apparemment en bonne santé.
Les trois otages "ont été libérés cette nuit autour de 2h (1h GMT). Nos militaires les ont récupérés dans un village près d'Amchidé" (nord), localité camerounaise située à la frontière du Nigeria, pays où ils étaient retenus, a indiqué une source sécuritaire camerounaise.
Selon une source militaire ayant demandé à garder l'anonymat, "des prisonniers et de l'argent" ont été remis aux ravisseurs. "Nous avons procédé à l'échange cette nuit vers Limani", une localité nigériane proche de la frontière avec le Cameroun, a-t-elle ajouté.
"Ca n'a pas été facile. Les ravisseurs ont changé de lieu de rendez-vous à plusieurs reprises", a poursuivi cette source, affirmant avoir "essuyé des tirs de l'armée nigériane". Les ravisseurs "nous ont envoyé quelqu'un à moto pour nous chercher. Lorsque nous nous sommes retrouvés avec eux, nous avons été impressionnés par leur nombre et la qualité de leur armement. Et j'avoue que leurs armes sont plus sophistiquées que les nôtres", a encore expliqué le militaire.
Boko Haram soupçonné
Les deux prêtres et la religieuse, entourés par des membres des forces spéciales, ont été notamment accueillis à l'aéroport de Yaoundé par l'ambassadeur d'Italie et celui du Canada, ainsi que par un envoyé du pape François. Le président Paul Biya devrait les recevoir, a-t-on précisé de source autorisée.
Les trois religieux - Giampaolo Marta, Gianantonio Allegri et Gilberte Bissière - avaient été enlevés par des hommes armés dans leur paroisse de Tchéré, à 20 km environ de Maroua (800 km au nord de Yaoundé), la capitale de la région camerounaise de l'Extrême-Nord, voisine du Nigeria. Les enlèvements n'ont pas été revendiqués, mais les forces de sécurité camerounaises les ont rapidement attribués aux islamistes du groupe armé nigérian Boko Haram.
Ces derniers avaient enlevé, en février 2013 dans le nord du Cameroun, sept membres d'une famille française, libérés en avril suivant. En novembre dernier, un prêtre français, le père Georges Vandenbeusch, avait aussi été enlevé par un groupe inconnu et libéré un mois et demi plus tard.
Avec Reuters et AFP