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Djibouti : les Shebab revendiquent un attentat contre les "croisés français"

Les Shebab somaliens ont revendiqué, mardi, l'attentat suicide qui a fait trois morts - dont les deux kamikazes - et une quinzaine de blessés, samedi soir, dans un restaurant de Djibouti fréquenté par des étrangers.

Leur implication faisait peu de doute, à Djibouti comme à Paris. Mardi 27 mai, les Shebab, un groupe islamiste somalien, ont revendiqué l'attentat suicide perpétré samedi soir dans le restaurant La Chaumière, à Djibouti, un établissement fréquenté par des Occidentaux.

"Dans le cadre de la guerre sainte contre la croisade menée par l'Occident contre l'islam, les forces des Shebab ont mené une opération couronnée de succès samedi soir contre la coalition croisée occidentale basée à Djibouti", ont déclaré les Shebab dans un communiqué. Ils expliquent avoir visé un "restaurant fréquenté surtout par des croisés français et leurs alliés de l'Otan".

Les Shebab affirment avoir visé principalement les Français pour "leur complicité dans les massacres" de musulmans en Centrafrique, pour "leur rôle actif dans la formation et l'équipement des troupes djiboutiennes en Somalie ainsi que pour leur intervention croissante dans les affaires [des] terres musulmanes". Le groupe islamiste somalien exige du président djiboutien, Ismail Omar Guelleh, qu'il rapatrie ses soldats de Somalie et "expulse les croisés de Djibouti". Principalement visés : les Français et Américains, qui disposent de bases dans le pays.

C'est la première fois que l'ancienne colonie française est visée par une telle attaque, alors que Djibouti a déployé, en décembre 2011, un contingent d’un millier d’hommes au sein de l'Amisom, la Force de l'Union africaine qui combat les islamistes en Somalie. "Cette attaque n'est qu'un début et ce qui va bientôt suivre, si vous refusez [...] sera bien pire", préviennent les islamistes radicaux.

Outre les deux kamikazes - un homme et une femme dont l'identité et la nationalité restent inconnues selon les autorités djiboutiennes -, l'attaque a tué un Turc et fait au moins une vingtaine de blessés, dont sept Français, quatre Allemands, trois Espagnols et six Néerlandais, ainsi qu'un nombre indéterminé de Djiboutiens.

Parmi les blessés figurent des militaires et des civils participant à des missions européennes de lutte contre la piraterie somalienne, a fait savoir Bruxelles. Des employés français d'une société privée participant à la formation de policiers djiboutiens de la force de l'ONU au Darfour (Soudan) figurent également parmi les blessés, selon le groupe Sovereign Global.

Avec AFP