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L'Europe désenchantée, selon les médias

Presse internationale, lundi 26 mai 2014. Au menu de cette revue de presse, la percée de l'extrême droite aux européennes, particulièrement forte en France, en Grande-Bretagne, au Danemark et en Hongrie.

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La presse européenne commente largement ce matin l’arrivée en tête du Front national aux européennes, en France, où la formation de Marine Le Pen obtient le deuxième score le plus élevé pour un parti d’extrême-droite.
"The Economist" parle d’une victoire perçue comme un "choc", en France, où le FN triomphant se présente, désormais, comme le "premier parti" hexagonal. "La victoire de Melle Le Pen est spectaculaire à plusieurs titres : tout d’abord parce qu’elle bouscule celui qui était censé être le principal parti d’opposition, l’UMP, qu’elle a écrasé la majorité socialiste de François Hollande, qui décroche le pire score jamais obtenu par le PS aux européennes, un humiliant 14 %, et parce qu’avec 26 % des voix, le FN quadruple son score de 2009, et engrange une victoire dans la foulée de ses bons scores aux municipales".
"The Economist" évoque un "séisme" pour qualifier non seulement la percée du Front national, mais aussi la poussée  eurosceptique dans son ensemble, notamment celle des sécessionnistes de l’Ukip britannique, qui avec 27,5  % des voix obtiennent eux aussi un score historique, et décrochent un record européen. C'est la première fois depuis la Première guerre mondiale qu'un scrutin n'est remporté ni par les travaillistes, ni par les conservateurs. Percée, aussi, des anti-euro d’Alternative für Deutschland outre-Rhin, renforcement des néonazis d’Aube dorée, en Grèce, où les anti-troïka de Siriza ont remporté le scrutin, et ainsi de suite. "Après la crise financière il y a quelques années, le plus grand danger pour le projet européen aujourd’hui, c’est la stagnation économique, et au-delà, le rejet de la classe politique traditionnelle".
Percée de l’extrême-droite également au Danemark et en Hongrie, où les nationalistes réalisent là aussi de très bons scores. Derrière l’Ukip et le FN, le Parti populaire danois, une formation anti-immigrés, a largement remporté les élections européennes au Danemark avec 26,7 % des voix, ce qui lui donne quatre des treize sièges que le Danemark envoie au Parlement européen, deux fois plus que lors des européennes de 2009. Le "Berlingske Tidende" évoque un "bouleversement" sans précédent, en montrant un Morten Messerschmidt, le patron de l’extrême-droite danoise, 33 ans tout juste, triomphal, hier soir.
Victoire également en Hongrie pour le Jobbik, un parti ultra-nationaliste au discours volontiers raciste, antisémite et anti-Roms, qui arrive en deuxième position, et "éclipse" une opposition de gauche que le site hongrois Politics décrit comme "divisée". Le MZSP n’enverra cette année que 2 députés au Parlement européen.
Pour "The Guardian", la montée de l’extrême droite européenne est avant tout un signal, adressé aux élites politiques traditionnelles dans leur ensemble. Le journal évoque quatre jours d’élections à travers le continent européen qui viennent de déboucher sur l’élection d’un nombre record de parlementaires opposés au projet européen - un paradoxe, dans la mesure où jamais le Parlement européen n’a disposé de pouvoirs aussi larges. "Après 5 années de crise, de récession et d’austérité sauvage, l’Europe apparaît aujourd’hui profondément divisée, son électorat volatile et fragmenté, et ses électeurs, désenchantés".
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