Le dirigeant nationaliste hindou Narendra Modi, dont le parti a remporté les élections législatives il y a dix jours, a été investi Premier ministre de l'Inde, lundi.
Dix jours après son écrasante victoire aux élections législatives, le leader nationaliste hindou Narendra Modi a été investi Premier ministre de l'Inde, lundi 26 mai. Au cours d'une cérémonie à New Delhi, il a déclaré en hindi : "Moi, Narendra Damodardas Modi, je jure au nom de Dieu de maintenir l'intégrité de l'Inde." "Je travaillerai sans crainte, sans colère ni haine, et je ferai justice à tous conformément à la Constitution", a-t-il ajouté.
De nombreux dirigeants de la région avaient fait le déplacement au premier rang desquels Nawaz Sharif, le chef du gouvernement pakistanais, une première dans l’histoire des deux pays qui entretiennent des relations houleuses.
Vendredi 16 mai, peu après les premiers résultats qui annonçaient la majorité au Parlement pour son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), Narendra Modi avait promis de travailler à "réaliser les rêves des 1,2 milliard d'Indiens". Devant une foule, conquise, réunie dans son État du Gujarat, à l'ouest de l'Inde, il déclarait : "Le peuple a donné son verdict et nous dit que nous devons faire avancer l'Inde." "Il n'y a pas d'ennemis en démocratie, il n'y a qu'une opposition. Je vais prendre votre amour et le transformer en progrès", avait souligné celui qui avait axé son programme sur l’emploi, le développement et la lutte contre la corruption, en assurant qu’il travaillerait pour le bien de "tous les Indiens".
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La victoire d'un homme, Narendra Modi
Fils d'un vendeur de thé, Narendra Modi, 63 ans, a monopolisé l'attention pendant toute la campagne électorale, promettant d'incarner un pouvoir fort à même de relancer l'économie indienne, tout en essayant de gommer son passé de dirigeant nationaliste hindou controversé.
Les attentes sont fortes au sein de la population indienne après cette campagne centrée sur la personnalité du candidat du BJP et son bilan économique dans l'État du Gujarat, qu'il dirige depuis 2001. Son ascension sociale a aussi convaincu une partie de la population qu'il pourrait incarner un pouvoir fort et efficace.
Les grands industriels du pays, de leur côté, soutiennent le dirigeant du BJP en raison du bon accueil reçu par les entreprises sur ses terres du Gujarat. Au-delà des nationalistes hindous, Narendra Modi a aussi rallié une partie des plus pauvres qui votaient traditionnellement pour le Congrès et ses programmes sociaux.
Mais les critiques de Modi mettent en garde contre son intransigeance et rappellent que son passé inquiète la minorité musulmane vivant en Inde. En 2002, des émeutes anti-musulmanes avaient fait plus de 1 000 morts dans le Gujarat. Les détracteurs de Modi l’accusent de ne pas avoir mis tous les moyens en œuvre, à l’époque, pour arrêter la flambée de la violence.
Avec AFP et Reuters