Au lendemain d’un coup d’État en Thaïlande, l'ex-Première ministre Yingluck Shinawatra et plusieurs proches ont été arrêtés par l'armée vendredi. Quelque 155 responsables politiques ont également été interdits de sortie du territoire.
Vingt-quatre heures après avoir pris le pouvoir en Thaïlande, l’armée a procédé à l’arrestation, vendredi 23 mai, de l'ex-Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra et de plusieurs membres de sa famille. La junte militaire a également condamné et interdit de sortie de territoire 155 anciens dirigeants.
"Nous avons placé Yingluck en détention, ainsi que sa sœur et son beau-frère", a déclaré un responsable militaire à Reuters, ajoutant que l'ancienne dirigeante devrait être maintenue en détention moins d'une semaine. "Nous devons juste organiser d'abord les choses dans le pays et nous ne pouvons pas révéler le lieu de sa détention", a-t-il ajouté. Selon la presse, Yingluck est détenue à l'intérieur d'une base militaire dans la province de Saraburi, au nord de Bangkok.
Yingluck Shinawatra, contestée depuis le mois de novembre, a été évincée de son poste le 7 mai par la Cour constitutionnelle pour abus de pouvoir. Mais son remplacement par un cabinet provisoire dirigé par son ex-ministre du Commerce Niwatthamrong Boonsongphaisan n'a pas fait retomber la tension, et le gouvernement intérimaire a été déposé par les militaires.
La sœur de Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre lui-même chassé par un putsch en 2006 et qui reste malgré son exil le facteur de division du pays, s'était présentée dans la matinée à une convocation des militaires.
Au total, une centaine d'anciens responsables politiques, du parti Puea Thai (ex-gouvernement) comme du Parti démocrate (opposition), étaient convoqués vendredi par les auteurs de ce coup d'État condamné par la communauté internationale.
Un couvre-feu imposé dans tout le pays
Le chef de l'armée, le général Prayuth Chan-ocha, a également réuni autour de lui vendredi des centaines de fonctionnaires pour leur demander leur aide. "Avant les élections, il nous faut des réformes économiques, sociales et politiques", leur a-t-il dit. "Dès que la situation sera pacifiée, nous sommes prêts à rendre le pouvoir au peuple".
La censure a été imposée aux médias et un couvre-feu nocturne, de dix heures du soir à cinq heures du matin, a été imposé dans tout le pays.
Enfin, les États-Unis, qui ont estimé que rien ne pouvait justifier le coup d'État, ont annoncé vendredi la suspension d'une aide militaire représentant environ 3,5 millions de dollars.
Avec AFP et Reuters