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L'armée convoque le gouvernement déchu et des membres du clan Thaksin

L’armée thaïlandaise a convoqué, vendredi, 114 personnes des deux camps, dont les membres du gouvernement déchu ainsi que ceux de la famille de l'ancienne Première ministre limogée Yingluck Shinawatra.

En Thaïlande, la junte militaire désormais au pouvoir a convoqué, vendredi 23 mai, les membres du gouvernement déchu, au lendemain d'un coup d'Etat condamné par la communauté internationale.

La Première ministre déchue Yingluck Shinawatra s'est rendue à sa convocation ainsi que son successeur renversé, Niwattumrong Boonsongpaisan.

Plusieurs membres de la famille de l'ancien chef de gouvernement Thaksin Shinawatra, renversé par le précédent putsch de 2006 et qui continue à diviser profondément la société, ont également été convoqués, au siège de l'armée, situé dans le centre de Bangkok.

Au total, 114 personnalités des deux bords politiques, politiciens du parti Puea Thai (ex-gouvernement) et du Parti démocrate (opposition), ont été convoqués par la junte.

Couvre-feu

Après une nuit de couvre-feu, les rues du centre de Bangkok semblaient paisibles vendredi matin, toutes les écoles restant fermées.

Les militaires étaient nombreux aux alentours du siège du gouvernement, déserté depuis des mois, alors que les derniers manifestants d'opposition, contents de ce coup qu'ils appelaient de leurs voeux, remballaient leurs tentes, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les militaires déblayaient les sacs de sable à coups de bulldozer, dans une ambiance calme.

Les rassemblements sont désormais interdits. La Constitution a également été suspendue, à l'exception de la section sur la monarchie. Et le Sénat reste en place.

Après moins de trois jours de loi martiale, destinée selon l'armée à forcer au dialogue les acteurs civils de la crise politique, le puissant chef de l'armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, avait justifié jeudi après-midi un coup rendu nécessaire, "pour que le pays revienne à la normale". Il avait mis en avant la violence dans le pays, qui a fait 28 morts depuis le début de la crise à l'automne dernier, la plupart lors de tirs ou de jets de grenades en plein Bangkok par des auteurs inconnus.

Vendredi matin, toutes les télévisions, diffusaient de la musique sur une image fixe montrant le nom du nouveau régime: le Conseil national pour le maintien de la paix et de l'ordre.

Internet, et notamment les réseaux sociaux, fonctionnait toujours, mais l'armée a menacé de recourir à des fermetures en cas de contenu critique.

La communauté internationale, de l'Union européenne aux Etats-Unis, a condamné le putsch, réclamant un retour rapide à un gouvernement démocratique. Pour Washington, il n'y a "pas de justification à ce coup d'Etat militaire", prévenant de conséquences "négatives" entre les deux alliés, notamment en matière de coopération militaire. L'Australie a ajouté sa voix aux critiques vendredi.

Avec AFP