Connu pour ses gaffes publiques à répétition, le Prince Charles a de nouveau créé la polémique en comparant Vladimir Poutine à Adolf Hitler. Après cette sortie, un député travailliste a appelé l'héritier du trône à abdiquer.
Tempête dans une tasse de thé ou crise diplomatique ? Oups, le prince Charles "did it again", ne pouvant tenir sa langue, comme l’impose la Constitution britannique. Cette fois, l’héritier du trône multirécidiviste a comparé, mercredi 21 mai, Vladimir Poutine à Adolf Hitler. Le prince Charles doit assister le 6 juin, tout comme le président russe, aux commémorations du 70e anniversaire du débarquement en Normandie. Une rencontre qui s'annonce tendue.
Ce parallèle a été établi lors d’une conversation privée, selon le correspondant royal de la BBC. Le lieu du drame : le musée de l’immigration à Halifax, au Canada, où le Prince de Galles et son épouse Camilla se sont rendus dans le cadre d’un voyage officiel. L'échange a été relaté par Marienne Ferguson, 78 ans, qui venait de confier au visiteur royal les circonstances dans lesquelles elle avait fui l'invasion nazie en Pologne à l'âge de 13 ans, et perdu plusieurs membres de sa famille en camp de concentration.
Le prince aurait alors confié : "Et maintenant Poutine est en train de faire à peu près la même chose qu'Hitler", en référence à l'annexion de la Crimée.
"J'ai été très surprise qu'il fasse ce commentaire parce que je sais que (les membres de la famille royale, NDLR) ne sont pas censés dire ce genre de choses, mais c'était très sincère et honnête", a ajouté la septuagénaire.
"Une monarchie vue, mais pas entendue"
À Londres, le palais de Clarence House, la résidence officielle du prince Charles, a été assailli d'appels téléphoniques, mais a préféré ne pas "commenter les conversations privées".
Seul, le vice-Premier ministre Nick Clegg a, dans un premier temps, pris la défense des propos princiers. Non pas sur le fond. "Je ne vais pas me mettre à comparer une période de l'histoire européenne avec une autre", a-t-il souligné. Mais sur la forme : "Je n'ai jamais partagé l'avis selon lequel, sous prétexte que vous appartenez à la famille royale, vous devriez faire voeu de silence à la manière des moines trappistes."
De son côté, le député travailliste Mike Gapes, a exprimé un avis diamétralement opposé mercredi 21 mai. "Si le prince Charles veut proférer des commentaires discutables sur des questions nationales et internationales, il devrait abdiquer et se présenter à des élections. En monarchie constitutionnelle, la politique et la diplomatie sont l'affaire du parlement et du gouvernement. La monarchie doit être vue, pas entendue", a-t-il rappelé.
La reine de 87 ans a toujours obéi à cette loi d'airain, selon laquelle le monarque "règne mais ne gouverne pas". Son fils Charles, 65 ans, a au contraire régulièrement défrayé la chronique, en s'exprimant librement sur des sujets qui lui tiennent à cœur.
Jadis, il a comparé à "un abominable furoncle" un projet d'extension de la National Gallery, et décrié la maquette des Chelsea Barracks, dans un quartier huppé de Londres, auprès du Premier ministre du Qatar, par ailleurs développeur immobilier.
Le quotidien "The Guardian" n'a pas attendu une déclaration officielle pour s'amuser de la situation en publiant un test : "Qui l'a dit : le prince Charles ou le prince Philipp ?" Une perle sortie de la bouche du père, le prince Philipp, lors d'une visite officielle des Îles Cayman - "N'êtes-vous pas, pour la plupart, des descendants de pirates ?" - laisse penser que le gêne du gaffeur se transmet de père en fils.
Avec AFP