En Serbie, qui connaît ses pires inondations depuis un siècle, le niveau de l'eau a commencé a baissé. Les secouristes tentent désormais de maintenir le fonctionnement des centrales électriques du pays. Reportage.
Les pluies se sont arrêtées dans les Balkans, mais les secouristes sont toujours à pied d’œuvre. La situation est tendue à la centrale électrique de Kostolac, la deuxième du pays, où la rivière est sortie de son lit.
L’eau est arrivée jusqu’aux bâtiments annexes, mais la police a élevé une digue juste à temps. Depuis, les secouristes européens se sont joints aux Serbes. Allemands, Tchèques et Français estiment qu’il faudra trois jours pour évacuer l’eau.
"On arrive à éliminer à peu près 5 000 litres d’eau par heure, explique le capitaine Carrer, membre de la Sécurité civile française. Le niveau a baissé de 10 centimètres depuis qu’on est en place, soit presque 24 heures, mais comme on n’a pas d’idée sur la superficie totale, on a du mal à estimer ce qu’il en est."
Kostolac produit 20 % de l’électricité de Serbie grâce à la mine de charbon toute proche. Si près de 9 kilomètres de digues protègent les installations, la police a tout de même ouvert des passages pour évacuer le flot. La production d’électricité est menacée car le tapis d’alimentation en charbon est sous les eaux. Dragan Jovanovic, directeur de la centrale électrique, se veut rassurant : "Nous concentrons nos activités pour libérer cet accès et pour remettre en marche le tapis d’alimentation. La centrale fonctionne. Il y a du charbon pour encore 4 ou 5 jours de travail."
Les autorités n’ont d’autre choix que de parier sur la baisse du niveau du Danube pour rétablir l’alimentation en charbon. L’inondation de la centrale coûterait 100 millions d’euros et son arrêt entraînerait d’importantes coupures de courant.
C'est à Obrenovac, ville la plus touchée par les inondations, que se trouve la plus grosse centrale électrique de Serbie. Les militaires et les employés de la centrale, qui fournit la moitié des besoins en électricité de la Serbie, continuaient mardi 20 mai à entasser des sacs de sable pour protéger l'installation, dont certains secteurs ont été désactivés préventivement. Mais là-bas, la mine de charbon n’a pas pu être sauvée à temps. Une question se pose alors : combien de temps les réserves permettront de produire de l’électricité ?
La sauvegarde des deux plus grosses centrales électriques du pays est donc devenue une priorité stratégique des sauveteurs en Serbie.