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Brésil : la rue maintient la pression à moins d'un mois de la Coupe du monde

Quelques milliers d'anti-mondial ont défilé jeudi dans plusieurs villes du Brésil, où se déroule la Coupe du monde de football à partir du 12 juin. À Sao Paulo, ville d'ouverture de la compétition, des incidents ont éclaté dans la soirée.

À moins d'un mois du début du mondial (12 juin – 13 juillet), et à quatre mois de l’élection présidentielle, différentes organisations avaient appelé, jeudi 15 mai, à des actions de protestation contre les dépenses allouées à la Coupe du monde de football au Brésil.

Ce qui devait être un test de la capacité des protestataires à mobiliser les mécontents, voire à ranimer la flamme du mouvement social de juin dernier contre les carences des services publics, a rassemblé en tout environ 10 000 personnes dans plusieurs grandes villes du Brésil : Sao Paulo, Rio, Brasilia, Belo Horizonte, Porto Alegre et Manaus.

Incidents à Sao Paulo

Des actions de protestation étaient prévues dans plusieurs dizaines de villes du pays tout au long de la journée. Encadrées de très près par les forces de l'ordre, elles se sont déroulées très majoritairement de façon pacifique et même festive, autour des slogans "Fifa go home !" ou "Coupe sans le peuple, me revoilà dans la rue !".

Les principales manifestations ont eu lieu dans la mégapole de Sao Paulo, où plusieurs cortèges, tout au long de la journée, ont réuni 6 000 personnes, selon les autorités. Dans la matinée, une grande artère de la plus grande ville du Brésil a été bloquée par des pneus enflammés aux abords du stade Itaquerao – où aura lieu le mach d’ouverture Brésil-Croatie – qui est devenu une cible de la contestation en raison de l’expulsion de familles pour permettre sa construction.

À Recife, des pillards ont tiré parti d’une grève de trois jours de la police pour passer à l’action. Des supermarchés, des magasins et des véhicules ont été mis à sac avant que l’armée et des unités de la gendarmerie ne soient envoyées pour rétablir l’ordre. Dans la capitale Brasilia, des manifestants du Mouvement des travailleurs sans-abri ont envahi les locaux de Terracap, la société nationale qui gère le stade de la ville - le plus coûteux du pays.

Lula apporte son soutien à Dilma Rousseff

Les manifestations de juin dernier avaient contraint la présidente Dilma Rousseff, qui brigue un nouveau mandat, à s’adresser à la nation et à reconnaître les carences des services publics et des investissements dans des domaines comme l’éducation et la santé, mais aussi les transports publics et la sécurité.

Dans un discours prononcé jeudi, la présidente brésilienne s’en est pris à ceux qui reprochent à son gouvernement les préparatifs du mondial. Elle a appelé la nation à accueillir en juin les supporters du monde entier avec "le sens de l’hospitalité qui caractérise l’âme du Brésil", rapporte le journal brésilien "Globo" sur son site internet.

L'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), parrain politique de la présidente, a déploré que la Coupe du monde soit "politisée". "Le pays est prêt pour organiser une grande Coupe du monde", a affirmé Lula qui avait obtenu en 2007 le droit d'organiser le mondial.

Avec AFP et Reuters