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Législatives en Inde : le parti nationaliste hindou donné gagnant

Les sondages de sortie des urnes annoncent une nette victoire du parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, aux législatives qui se sont achevées lundi. Quelque 551 millions d'Indiens se sont déplacés aux urnes.

Après plus de cinq semaines de vote, le marathon électoral s'est achevé lundi 12 mai en Inde. Plus de 551 millions d'électeurs se sont déplacés, une participation record. La consultation s'est terminée par trois États importants totalisant à eux seuls 66 millions de votants.

Les sondages de sortie des urnes annoncent une large victoire du parti nationaliste hindou, Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi. Selon quatre des cinq sondages rendus publics après la fin de toutes les phases du scrutin, l'alliance conduite par le BJP pourrait même obtenir la majorité absolue des sièges au Parlement. Il distancierait ainsi nettement le parti du Congrès, dirigé par la dynastie Nehru-Gandhi au pouvoir depuis dix ans.

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Modi est le premier candidat déclaré au poste de Premier ministre à briguer les suffrages des électeurs de Bénarès. Son choix a été largement interprété comme la volonté de renforcer son emprise sur les nationalistes hindous, pour lesquels l'Inde est avant tout un pays hindou. Ses adversaires y voient notamment les ferments d'une nouvelle radicalisation des relations avec la communauté musulmane, à l'image des émeutes interreligieuses de 2002 dans le Gujarat qui avaient fait plus de 1 000 morts.

Les rivaux de Modi ont notamment affirmé que les discours du chef de file du BJP, et ses appels à l'expulsion d'immigrés clandestins venus du Bangladesh, n'étaient pas étrangers à cette explosion de violences.

Corruption

Le parti de la dynastie Gandhi est donné perdant depuis plusieurs mois, les analystes attribuant cette perte de confiance aux scandales de corruption qui l'ont éclaboussé au cours de sa décennie à la tête de la plus grande démocratie du monde, et au ralentissement de l'économie. Il pâtit également de n'avoir pu enrayer une inflation galopante.

"L'arrogance, la dynastie et l'héritage sont rejetés par le peuple indien", a réagi lundi après-midi le porte-parole et parlementaire BJP, Ravi Shankar Prasad, lors d'un point presse, avant d'ajouter : "L'initiative, le travail acharné et la réussite sont récompensés". Le parti du Congrès n'a pas commenté les sondages de sortie des urnes.

Les analystes appellent cependant à la prudence sur ces sondages qui se sont avérés erronés en 2004 et 2009. Les résultats officiels de ces élections qui ont duré cinq semaines seront proclamés vendredi 16 mai.

Après dix phases de vote, le scrutin organisé dans la démocratie la plus peuplée de la planète, avec 815 millions d'électeurs inscrits, s'est déroulé globalement dans le calme. Des épisodes de violence localisés ont cependant endeuillé le processus électoral.

AFP et Reuters