
Conséquence de la guerre des prix entre fournisseurs et distributeurs, Coca-Cola a déserté les rayons de certaines grandes surfaces. Un déréférencement de plus en plus dégainé par les hypermarchés pour garantir des prix toujours plus bas.
Dans certains supermarchés, la célèbre marque Coca-Cola a déserté les rayons depuis fin avril. "Nous n’avons pas trouvé d’accord équilibré [sur les prix]. Coca-Cola a arrêté de livrer certains produits aux magasins", révèle, vendredi 9 mai, la chaîne Casino au quotidien "Le Parisien". Une interruption d'approvisionnement - ou déréférencement - qui concerne également d’autres marques du groupe Coca-Cola Company, comme les jus de fruit Minute Maid.
À la place, l’enseigne explique au client : "Vous ne trouverez plus les produits Coca-Cola dans nos rayons, car nous n’avons pas accepté les conditions tarifaires de cette marque". Les enseignes concernées proposent alors la marque du distributeur. Une alternative difficile à digérer pour les consommateurs. "Je perds des clients", regrette le directeur d’un magasin, souhaitant garder l’anonymat. "Il y a beaucoup de personnes qui cherchent du Coca, et je n’en ai pas".
Le déréférencement, arme ultime pour le pouvoir d’achat ?
Coca-Cola, Perrier ou encore Taillefine… Les produits absents des rayons sont le résultat d’une guerre qui fait rage entre les industriels et les grandes surfaces, qui se lancent dans une course effrénée à la baisse des prix. "L’industriel vient avec des demandes d’augmentation de tarifs. Le distributeur réplique : ‘Non, je ne peux pas les accepter, parce qu’il y a une question de pouvoir d’achat’. Il y aura alors un affrontement, des débats, c’est ce qu’on appelle la négociation", explique Yves Puget, directeur du magazine "LSA".
Malgré l’hégémonie de certains groupes, comme Coca-Cola, les négociations annuelles sont intenses. Depuis la loi sur la modernisation de l'économie (LME) de 2008, dont l’objectif était de réintroduire plus de concurrence entre grande distribution et fournisseurs pour garantir des prix bas, le même scénario se reproduit chaque année. Distributeurs et industriels se déchirent, avec le risque de déréférencements, au grand dam des consommateurs.