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À Bangkok, les "chemises rouges" manifestent leur soutien au gouvernement

Après la destitution de la Première ministre thaïlandaise, des milliers de partisans de son gouvernement, les "chemises rouges", ont défilé samedi à Bangkok. Ils ont également mis en garde leurs opposants contre une "guerre civile".

Des milliers de "chemises rouges", partisans de l'ex-Première ministre Yingluck Shinawatra, se sont rassemblés, samedi 10 mai, dans les faubourgs de Bangkok pour défendre la démocratie et s'opposer au coup d'État dont ils accusent leurs adversaires. "Les chemises rouges ne peuvent pas accepter la nomination antidémocratique et anticonstitutionnelle d'un Premier ministre", a déclaré, devant ses partisans, Jatuporn Prompan, chef de file du mouvement.

Les manifestants ont également mis en garde leurs opposants contre une "guerre civile" en cas de chute du gouvernement intérimaire, mis en place après le limogeage de la Première ministre et d'une partie du gouvernement, mercredi, pour abus de pouvoir.

"Nous sommes là parce que nous ne sommes pas d'accord avec les manifestants hostiles au gouvernement, qui veulent installer leur propre Premier ministre non élu", a pour sa part déclaré le porte-parole Thanawut Wichaidit. "Nous n'accepterons qu'un Premier ministre démocratiquement élu. L'objectif final des manifestants antigouvernementaux est un coup d'État déguisé ou mené par l'armée", a-t-il poursuivi, ajoutant que plusieurs dizaines de milliers de partisans se rassemblaient à l'ouest de Bangkok.

Selon un responsable du gouvernement, 50 000 "chemises rouges" ont participé au rassemblement et certains ont promis de rester pendant plusieurs
jours pour obtenir des élections rapidement.

"Balayer les débris du régime Thaksin"

La crise thaïlandaise, qui dure depuis six mois, a pris un nouveau cours avec la destitution de la Première ministre, Yingluck Shinawatra, pour abus de pouvoir. Son gouvernement a été remplacé par un cabinet provisoire dirigé par son ex-ministre du Commerce, Niwatthamrong Boonsongphaisan, dont l'objectif est d'organiser des élections anticipées le 20 juillet.

Compte tenu des rapports de force et de l'organisation politique, le Puea Thai, parti de Yingluck qui a remporté tous les scrutins organisés ces dernières années, devrait être
reconduit au pouvoir.

Cependant, les contestataires du Comité de réforme démocratique du peuple (PDRC) réclament quant à eux le report du scrutin, ainsi que la formation d'un "conseil populaire" non élu et des réformes de grande ampleur. Les "chemises jaunes" veulent en finir avec ce qu'ils qualifient de "système Thaksin", du nom du frère de Yingluck Shinawatra, qui a lui-même gouverné la Thaïlande de 2001 à 2006 avant d'être victime d'un coup d'État.

Suthep Thaugsuban, chef de file de la contestation, a promis vendredi, devant plusieurs milliers de ses partisans, de "balayer les débris du régime Thaksin". À l’approche de la manifestation de samedi, quelque 3 000 policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité.

Avec AFP et Reuters