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Les cadres séquestrés de Caterpillar portent plainte

Les quatre cadres de Caterpillar, retenus 24 heures fin mars par des salariés à Grenoble, ont déposé plainte contre X pour séquestration. C'est la première plainte rendue publique en France depuis le début de la crise économique.

AFP - Les quatre cadres de Caterpillar, retenus 24 heures fin mars par les salariés au siège de l'entreprise à Grenoble, ont déposé plainte contre X pour séquestration, la première rendue publique en France depuis le début de la crise économique et sociale, a-t-on appris vendredi de source judiciaire et de source proche du dossier.

Les plaintes des cadres de Caterpillar ont été déposées mercredi auprès du commissariat de police de Grenoble, précise le Dauphiné libéré qui révèle l'information dans son édition de vendredi.

"Ces cadres ont déposé plainte contre X car ils n'ont pas souhaité fournir les identités des salariés qui les retenaient dans leur bureau, ni le constat d'huissier", a souligné une source judiciaire ajoutant que la plainte était en cours d'instruction.

De son côté, un connaisseur du dossier, cité par le Dauphiné libéré se montrait dubitatif quant à l'aboutissement des poursuites, soulignant que les cadres ayant pu maintenir un contact téléphonique avec l'extérieur, ne pouvaient être juridiquement considérés comme séquestrés.

En outre, les cadres retenus, parmi lesquels le directeur général de Caterpillar France, Nicolas Polutnik n'avaient pas souhaité l'intervention des forces de l'ordre, avant d'être libérés par les salariés au bout de 24 heures, le 1er avril.

Les salariés protestaient contre le plan social qui prévoit 733 licenciements, et qui sera débattu vendredi lors d'une audience au tribunal de grande instance de Grenoble, où la direction de Caterpillar a assigné le comité d'entreprise, suite au blocage des négociations.

Aucune des récentes séquestrations qui ont eu lieu notamment à Sony, Scapa, 3M ou Molex n'a officiellement pour l'heure donné lieu à des poursuites pénales, malgré les appels du patronat à étudier au cas par cas des possibilités de plainte.

Avant le début de la crise, d'autres séquestrations de cadres notamment à l'usine Kléber de Toul (Meurthe-et-Moselle) en février 2008 ou de trois dirigeants d'EDF Guyane en 2007 avaient fait l'objet de plaintes. La première a été classée sans suite et la deuxième a débouché sur des condamnations.