Après cinq mois de conflit ayant fait des milliers de morts, le président du Soudan du Sud Salva Kiir et le chef de la rébellion Riek Machar doivent se retrouver à Addis Abbeba, vendredi, pour engager un processus de paix.
Il s'agit du premier face à face entre les deux hommes depuis que la rébellion a éclaté en décembre dernier. Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et le chef de la rébellion armée sud-soudanaise, Riek Machar, ancien vice-président du pays, ont accepté de se retrouver, vendredi 9 mai à Addis-Abeba, afin d'engager des négociations de paix.
Les deux rivaux doivent trouver un accord susceptible de mettre fin à un conflit qui, en cinq mois, a fait des milliers de morts et près d'un million de déplacés. "La rencontre est importante, mais une seule ne suffira pas", estime sur FRANCE 24 Vincent Defait, journaliste dans la capitale éthiopienne.
Les premières violences ont éclaté en décembre 2013 entre les troupes fidèles au président Salva Kiir et des soldats mutinés, dirigés par le vice-président destitué Riek Machar. Ces affrontements ont exacerbé les tensions entre les Dinkas, la tribu de Salva Kiir, et les Nuers de Riek Machar, et les Nations unies ont mis en garde contre un risque de génocide.
Crimes contre l'humanité
Dans un rapport rendu public jeudi 8 mai, les Nations unies ont accusé aussi bien le gouvernement que les forces rebelles, au Soudan du Sud, d'avoir commis des crimes contre l'humanité. Des "meurtres, viols et autres actes de violences sexuelles, de disparitions forcées et d'emprisonnement ont été commis", stipule le document.
La rencontre se tient sous l'égide du gouvernement éthiopien et de l'Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l'Est (IGAD). De source proche de Riek Machar, les médiateurs devraient proposer un mécanisme de partage du pouvoir avec la mise en place d'un gouvernement de transition.
Le ministre sud-soudanais des Affaires étrangères, Barnaba Marial Benjamin, a indiqué que les discussions porteraient sur un "processus de transition", et non sur un "gouvernement de transition". Il a ajouté que Salva Kiir, dont la rébellion réclame la démission, resterait au pouvoir jusqu'aux élections prévues pour 2015.
Avec AFP et Reuters