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Au lendemain de la démission de sept rédacteurs en chef du quotidien "Le Monde", les journalistes se sont donnés une semaine pour mener une médiation. Ils sont en conflit avec la directrice, Natalie Nougayrede, en poste depuis un an.

Un peu plus d'un an après l'arrivée de Natalie Nougayrède à la tête du journal "Le Monde", le quotidien français est en pleine crise. Après la démission, mardi 6 mai, de sept rédacteurs en chef, les journalistes de la rédaction ont opté pour une médiation d'une semaine. Ils espèrent ainsi obtenir un changement de gouvernance en douceur et éviter un scénario semblable à celui du journal "Libération".

Lors d'une réunion organisée mercredi 7 mai, le camp des modérés l'a ainsi emporté, même si certains restaient sceptiques, citant des mois de discussions vaines et "une fatigue collective". Le fossé s'est creusé ces derniers mois entre la rédaction et la directrice Natalie Nougayrède. De nombreux journalistes ont eu du mal à accepter l'application d'un plan de mobilité, jugé trop brutal et prévoyant le redéploiement d'une cinquantaine de postes de la version papier vers les éditions numériques. Ils critiquent aussi leur directrice qu'ils estiment "peu à l'écoute" et "isolée".

"Une perte globale de confiance"

Les sociétés des rédacteurs du "Monde" (SRM) et du Monde interactif (SRMIA), ont ainsi estimé qu'il y avait "une perte globale de confiance dans la gouvernance" et ont réclamé "une direction collective et fonctionnelle" pour que ceux "qui font le travail soient vraiment entendus". Les journalistes souhaitent la constitution d'une nouvelle équipe autour de Natalie Nougayrède pour diriger la rédaction au quotidien, mais sans occuper des fonctions opérationnelles.

Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, une réunion prévue mercredi 14 mai avec les actionnaires pourrait entraîner des changements dans la direction du journal. La crise a déjà poussé Louis Dreyfus, le président du directoire, à freiner la cadence des réformes. Le plan de mobilité, initialement prévu jusqu'à la fin juin, est ainsi prolongé jusqu'à la fin septembre. La nouvelle formule papier est également repoussée à l'automne. "Cette crise survient alors que les ventes se sont redressées en mars, que les recettes publicitaires profitent du succès du magazine "M" et que les abonnements numériques augmentes fortement", a-t-il également expliqué en insistant sur le fait qu'il s'était engagé à maintenir les effectifs.

Avec AFP