Après avoir revendiqué l’enlèvement de 200 lycéennes en avril, le groupe islamiste est soupçonné d’avoir enlevé huit autres adolescentes dans le nord-est du Nigeria. Les États-Unis ont annoncé l'envoi d'experts pour retrouver les jeunes filles.
Malgré la mobilisation du Nigeria contre Boko Haram après l’enlèvement de plus de 200 lycéennes le 14 avril, le groupe islamiste a récidivé. Il est soupçonné d’avoir enlevé, dans la nuit du 5 au 6 mai, huit autres adolescentes âgées de 12 à 15 ans, dans le nord-est du Nigeria.
"Ils passaient de porte en porte à la recherche de filles (...) Ils ont pris de force huit filles âgées de 12 à 15 ans", a déclaré Abdullahi Sani, un habitant du village de Warabe, dans l'État de Borno (nord-est). Ces nouveaux enlèvements ont été confirmés par d'autres habitants qui ont raconté que ces h ommes armés ont ouvert le feu pendant le raid.
“Ils étaient nombreux et ils avaient tous des armes à feu. Ils sont arrivés avec deux véhicules aux couleurs de l’armée", a expliqué l’homme à Reuters. "Des hommes ont essayé de leur courir après, mais quand ils ont entendu les coups de feu, ils sont revenus".
Une source policière a affirmé de son côté que les filles ont été emmenées en camion, avec des stocks de nourriture.
Boko Haram revendique l’enlèvement des lycéennes
Lundi 5 mai, le groupe islamiste armé Boko Haram a revendiqué dans un message vidéo le rapt de plus de 276 lycéennes le 14 avril dernier, dans leur établissement scolaire de Chibok (nord-est), dans l'État de Borno au
Nigéria. 223 sont toujours en captivité, 53 ont réussi à s'enfuir, selon la police.
"J'ai enlevé vos filles, a déclaré le chef des insurgés radicaux, Abubakar Shekau, dans un message de 57 minutes. Je vais
les vendre sur le marché, au nom d'Allah", a-t-il déclaré alors que des informations circulent sur le possible transfert des adolescentes au Tchad et au Cameroun voisins, où elles auraient été vendues pour 12 dollars chacune.
Cet enlèvement massif a choqué aux quatre coins du monde. Le secrétaire d'État américain John Kerry, qui s'est entretenu, mardi 6 mai, par téléphone avec le président nigérian, assuré que les États-Unis étaient "prêts à envoyer une équipe au Nigeria pour discuter de la façon dont ils pouvaient au mieux apporter de l'aide" pour retrouver les jeunes filles.
Le président nigérian Goodluck Jonathan a accepté cette offre mais les détails de l'opération doivent encore être précisés. Les États-Unis ont aussi proposé de mettre en place une équipe de coordination à leur ambassade à Abuja. Elle serait composée de personnel militaire américain, de responsables des forces de l'ordre ainsi que d'experts dans les situations d'enlèvements.
Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché" en langue haoussa, revendique la création d'un État islamique dans le nord du Nigeria. Le groupe extrémiste a déjà fait plusieurs milliers de morts depuis le début de son insurrection en 2009, au cours d'attaques visant des écoles, des églises, des mosquées et des symboles de l'État et des forces de l'ordre.
Avec Reuters et AFP