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La réponse cinglante du patron d'Alstom à Siemens

Dans le cadre des négociations sur la reprise de sa filiale énergie, le patron d'Alstom a répondu à son homologue chez Siemens qui se plaint d'un traitement inégal. Il lui a envoyé une missive au ton "glacial" révélée par la presse allemande lundi.

Alstom n’apprécie pas les boudeurs et le fait savoir. Patrick Kron, le patron du groupe français, a sèchement répondu ce week-end à Siemens, dans un courrier révélé par la presse allemande et rapporté, lundi 5 mai, par "Le Monde". L'Allemand, qui a sollicité par deux fois - les 26 et 29 avril - Patrick Kron pour lui soumettre ses propositions de rachat de sa filière énergie, avait fustigé le silence d’Alstom et dénoncé une inégalité de traitement avec son concurrent américain General Electric.

Dans sa missive au ton "glacial", le dirigeant français affirme avoir pris acte de l’offre de Siemens. Mais "avant de répondre à ces lettres, je voudrais m'inscrire résolument en faux contre des propos injustes proférés par vos collègues", écrit-il à Joe Kaeser, patron de Siemens, selon le quotidien allemand "Frankfurter Allgmeine Zeitung". Le quotidien économique "Handelsblatt" parle, de son côté, d’un "échange épistolaire glacial."

Alstom va reprendre contact avec Siemens

Patrick Kron a également précisé s'être entretenu au téléphone avec Joe Kaeser, à qui il a affirmé que son offre valait la peine d'être davantage étudiée, explique le "Handelsblatt". Le courrier indique, en outre, que des conseillers des deux parties se sont déjà rencontrés. Alstom reprendra contact avec Siemens "dès que possible" pour discuter des prochaines étapes, conclut froidement Patrick Kron.

En dépit du soutien pour Siemens du ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, le conseil d'administration d'Alstom s'est prononcé, le 29 avril dernier, en faveur de l'offre de General Electric pour un montant de 12,35 milliards d'euros. Le groupe français n'avait, toutefois, pas fermé la porte à Siemens en déclarant, dans un communiqué, qu'il se réserve "le droit de répondre à des offres non sollicitées pour la reprise de l'ensemble de ses activités énergie."