
Le Congrès national libyen (CNG), qui fait office de Parlement dans le pays, a élu Ahmed Miitig à la tête de l'exécutif. Mais le premier vice-président du CNG conteste les résultats de cette élection et demande un nouveau vote.
La situation est particulèrement confuse en Libye autour de l'élection d'un nouveau chef du gouvernement. Dimanche 4 mai, Ahmed Miitig, un homme d'affaires appuyé notamment par des islamistes, a été élu Premier ministre par le Congrès général national (CGN, Parlement). Le scrutin fut assez chaotique et de nombreuses protestations se sont élevées contre cette élection. En cause : le nombre de voix obtenues par Ahmed Miitig.
Pour Salah al-Makhzoum, le second vice-président du Congrès, Ahmed Miitig, homme d’affaires de 42 ans, a été élu avec 121 voix, soit une de plus que le nombre requis pour obtenir cette nomination. Faux, répond le premier vice-président. Lors d'un précédent décompte, Ahmed Miitig n'avait récolté que 113 voix. Plusieurs députés s'étaient alors indigné du comportement de Miitig qui, faisant fi des protestations, avait prêté serment dans la foulée.
"Deux Premier ministres" en Libye
Dimanche soir, cette élection a été contestée et déclarée "nulle et illégale" par le premier vice-président du CNG, Ezzeddine Al-Awami, qui confirme le premier décompte de 113 votes. Dans deux lettres adressées au gouvernement et aux membres du Congrès, ce dernier demande au gouvernement sortant d'Abdallah al-Theni de continuer à gérer les affaires courantes, jusqu'à l'élection d'un nouveau Premier ministre. Al-Awami
Dans la foulée, le porte-parole du cabinet sortant, Ahmed Lamine, a indiqué à la télévision Libya Al-Ahrar, que le gouvernement allait appliquer les directives qui lui sont parvenues de la présidence du Congrès.
Chaos libyen
"Finalement nous nous retrouvons avec deux Premiers ministres. Il ne manquait que cela", a commenté un diplomate en poste à Tripoli. Cette confusion illustre les divisions profondes à la tête d'un État déjà faible et qui n'arrive pas à imposer son autorité sur des milices qui font la loi dans le pays et qui agissent en toute impunité.
Le 29 avril, des hommes armés avaient ouvert le feu dans l'enceinte du Parlement. Selon une source officielle, les assaillants étaient liés à un candidat au poste de Premier ministre, écarté par les députés.
Le nouveau Premier ministre - quel qu'il soit - succédera à Abdallah Al-Theni, démissionnaire, qui assure l'intérim depuis le limogeage d'Ali Zeidan, le 11 mars. Ce dernier a également démisionné il y a trois semaines après un attentat dirigé contre sa famille.
Avec AFP et Reuters