Les observateurs de l'OSCE, capturés par des pro-russes il y a une semaine à Sloviansk, ont été libérés samedi. Un dénouement qui n'a pas permis une désescalade de la violence dans l'est du pays où les affrontements continuent.
Libres après une semaine de détention. Les observateurs de l'OSCE retenus par des rebelles séparatistes pro-russes de Sloviansk, dans l’est de l’Ukraine, ont été libérés, samedi 3 mai. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a confirmé à Vienne que les membres de son équipe - sept observateurs européens et cinq de leurs accompagnateurs ukrainiens - avaient recouvré la liberté après huit jours de détention à Sloviansk, bastion des rebelles. Un photographe de l'AFP les a vus, samedi, en milieu de journée passer un check-point en direction de Donetsk, d'où ils devraient prochainement regagner l'Europe.
Les circonstances de leur libération, annoncée par l'émissaire russe Vladimir Loukine à Sloviansk, n'étaient pas connues dans l'immédiat. "Toutes les 12 personnes figurant sur ma liste ont été libérées", avait-il simplement déclaré aux agences russes dans la matinée. "Nous sommes heureux d'être enfin sortis, et nous allons bien, compte tenu des circonstances", a déclaré l'un des observateurs libérés, le Colonel Axel Schneider, au journal allemand "Bild".
Les affrontements touchent Lougansk
itEn outre, les affrontements se sont multipliés samedi entre séparatistes pro-russes et armée ukrainienne, douchant ainsi les espoirs d’une désescalade de la violence. Des insurgés armés pro-russes ont donné l'assaut contre une unité militaire et un point de recrutement à Lougansk (est) blessant deux soldats ukrainiens, a indiqué samedi soir la branche locale du ministère de l'Intérieur.
Sloviansk et la ville voisine de Kramatorsk sont l'objet depuis vendredi matin d'une opération militaire "anti-terroriste" de l'armée ukrainienne, qui s'est déjà soldée par la mort de cinq soldats ukrainiens, selon le chef des opérations anti-terroristes Vassil Kroutov. Côté rebelles, un bilan faisait état vendredi de cinq morts, trois rebelles et deux civils.
Kramatorsk repris par les forces ukrainiennes
L'opération se poursuivait samedi à Slaviansk, ont constaté des journalistes de l'AFP, qui ont assisté à l'attaque d'un check-point rebelle par une colonne de blindés près de la ville. Un homme a été tué au cours de l'échange de tirs.
À Kramatorsk, à 17 km de Sloviansk, le siège des services de sécurité (SBU) a été repris par les forces régulières, a indiqué le gouvernement. L'armée avait déjà repris tôt samedi le contrôle de la tour de télévision, auparavant sous le contrôle des terroristes. "La phase active de l'opération s'est poursuivie à l'aube, nous ne nous arrêtons pas", a annoncé le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé samedi les Etats-Unis à inciter les autorités de Kiev à cesser immédiatement leurs opérations militaires, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue américain John Kerry.
it"Une opération punitive dans le Sud-Est de l'Ukraine plonge le pays dans un conflit fratricide", a déclaré SergueïLavrov à John Kerry, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
La journée de vendredi a également été marquée par la mort de 42 personnes dans l'incendie d'un immeuble de la ville portuaire méridionale d'Odessa. Le président ukrainien Olexandre Tourtchinov a décrété un deuil national de deux jours (samedi et dimanche) pour rendre hommage aux victimes. L'Union européenne de son côté a demandé une enquête indépendante sur ces violences meurtrières.
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont déclaré y déceler une "ingérence extérieure". Selon eux, les violences ont été "coordonnées par des groupes de sabotage depuis la Russie" avec le soutien d'anciens proches du président déchu Viktor Ianoukovitch.
Avec AFP et Reuters