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Halte aux "cadenas d’amour" sur les ponts de Paris ?

Une New-Yorkaise installée en France depuis plusieurs années a lancé une pétition pour demander à la mairie de Paris de retirer les milliers de cadenas qui fleurissent sur les ponts de la capitale. Plus de six mille personnes l'ont déjà signée.

Il est des preuves d’amour que d’aucuns jugent "affreuses et dangereuses". C’est le cas de la New-Yorkaise Lisa Taylor Huff, installée à Paris depuis plus de trois ans, et qui se dit exaspérée par la mode des "cadenas d’amour" fixés sur les ponts de la plus belle ville du monde. Certes, attacher un cadenas sur les parapets du pont des Arts, puis jeter la clé dans l'eau pour rendre le geste irréversible, semble faire aujourd'hui partie des attractions touristiques de la capitale la plus visitée au monde.

Mais c'est surtout une mode "dangereuse et affreuse", estime Lisa taylor Huff qui dénonce la dénaturation du "vrai Paris". Avec son amie Lisa Anselmo, la jeune femme a donc lancé, en mars, une pétition pour demander à la mairie de Paris d'enlever ces cadenas, qui portent atteinte, selon les deux femmes, à la sécurité et à la qualité de vie des habitants.

Plus de 6 000 personnes – dont 70 % de Français - ont déjà signé la fameuse pétition. "En laissant faire depuis six ans, la mairie ne prend pas en compte le sentiment des Parisiens. Ce sont les intérêts des touristes qui passent en premier". Nombre de riverains se disent dégoûtés. "La passerelle [du pont des Arts] ressemble à une poubelle", déplore ainsi Guillaume, un jeune homme interrogé par l’AFP. "Quand il y en avait quelques-uns c'était plutôt sympa, mais maintenant la vue est bouchée, ça casse la perspective".

Ne pas "polluer la Seine"

Liza Taylor Huff ne compte pas  réfréner les ardeurs romantiques des amoureux de la planète. Elle propose ainsi de faire installer un grand grillage dédié aux cadenas d'amour. "Sur le Champ de Mars par exemple. C'est au pied de la tour Eiffel, il y a beaucoup d'espace disponible, il serait même possible d'installer une fontaine pour y jeter la clé du verrou comme le veut la tradition. Ça éviterait aussi de polluer la Seine".

Interrogé sur les dommages que représente la présence de milliers de clés dans la Seine, Benoît Hartmann de France Nature Environnement (FNE), s'alarme plutôt du gaspillage de matériel. "La pollution du milieu, c'est la cerise sur le gâteau, mais le problème avant tout c'est celui du rapport maladif de notre société à la consommation." Il ne voit pas bien quelle mesure pourrait prendre la mairie, comptant plutôt sur l'épuisement du phénomène.

À Rome, ville touchée par cette "mode" il y a sept ans déjà, la pose de cadenas est interdite, sous peine de se voir infliger une amende de 50 euros. Pas question de faire la même chose à Paris, jalousement attachée à son image de ville romantique. La municipalité se contente de remplacer "régulièrement" les parapets abîmés du pont des Arts et dit "réfléchir" à la mise en place d'une "nouvelle forme de preuve d'amour".

Avec AFP

Tags: Tourisme, Paris, France,