
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a obtenu mardi l'accord de Damas pour mener une "mission d'établissement des faits" sur les récentes accusations d'attaques au chlore dans le cadre du conflit syrien.
La Syrie a donné mardi 29 avril son feu vert pour que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) puisse mener une "mission d'établissement des faits" sur les récentes allégations d'attaques au chlore dans le cadre du conflit en Syrie.
"Le départ de l'équipe est prévu sous peu", a d’ores et déjà annoncé le directeur général de l'OIAC, Ahmet Uzumcu. "Cette mission va être conduite dans les conditions des plus périlleuses", explique le communiqué de l’organisation.
L'OIAC a, en outre, précisé que le gouvernement syrien s'était "engagé à assurer la sécurité dans les zones sous son contrôle".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui soutient la mission, a précisé que l'ONU apportera une aide "logistique et sécuritaire".
Pas de "preuves" mais des "éléments"
Des opposants syriens disent avoir la preuve que les forces gouvernementales ont eu recours à un gaz chloré les 11 et 12 avril à Kfar Zeïta, village tenu par les insurgés dans la province centrale de Hama.
Les accusations sur l'utilisation de chlore ont été formulées alors que la Syrie est, officiellement du moins, sur le point d'achever son désarmement chimique en vertu d'un accord russo-américain conclu en septembre 2013 et entériné par l'ONU.
Le président François Hollande avait indiqué le 20 avril que Paris disposait de "quelques éléments", mais pas de preuves, faisant état de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.
Les États-Unis avaient ensuite annoncé enquêter sur les allégations selon lesquelles le gouvernement syrien est responsable d'utilisation de ce type de produits. "Nous avons des indications évoquant l'utilisation d'un produit chimique industriel toxique, probablement du chlore, en Syrie ce mois-ci dans le village de Kfar Zeïta, dominé par l'opposition", avait déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
Du retard sur le plan de désarmement
La Syrie doit encore évacuer environ 8 % de ses armes chimiques via le port de Lattaquié, en vertu du programme de désarmement chimique du pays. Cette évacuation est en retard de plusieurs mois.
Le plan de désarmement chimique prévoit que l'arsenal syrien soit détruit pour le 30 juin, principalement sur un navire spécialisé américain. Certains observateurs estiment que, malgré les retards, cette date semble encore réaliste.
L'accord russo-américain, qui avait permis d'éviter des frappes militaires américaines en Syrie, avait été conclu après qu'une attaque chimique près de Damas eût fait des centaines de morts en août 2013.
Avec AFP et REUTERS