À Petropavlivka, une partie reculée de l’est de l’Ukraine, la menace d’une invasion militaire russe n’inquiète pas outre mesure les habitants. Certains de ces frontaliers envisagent même de prendre la nationalité russe. Reportage.
À Petropavlivka, village de l’est de l’Ukraine, à la frontière avec la Russie, un calme précaire règne. En cas d’invasion russe, les soldats et les chars de Vladimir Poutine traverseront les champs alentours. Moscou a en effet massé jusqu'à 40 000 hommes à sa frontière occidentale et y mène depuis quelques jours "des manœuvres". Pourtant, pas de quoi inquiéter Vladimir, un habitant. "Nous vivons avec la Russie, nous n'avons rien contre la Russie. Nous sommes plus effrayés par notre propre gouvernement que par l'armée russe", déclare-t-il, à FRANCE 24.
Le gouvernement de Kiev a, lui, réagi aux menaces de Moscou en renforçant ses troupes près de la frontière. Cependant, les soldats ukrainiens apparaissent délaissés et mal informés. "Tout ce que nous avons est l'espoir, rapporte un militaire. Vous en savez plus que nous. Ce que je sais, c’est grâce à la radio".
Certains locaux envisagent de quitter cette région frontalière mais, pour eux, il ne s’agit pas de fuir la menace russe, comme l’explique Vasily. Après avoir passé toute sa vie en Ukraine, ce dernier souhaite désormais acquérir la nationalité russe. "Je veux que mes enfants aient un avenir. La situation en Ukraine est trop instable”, affirme-t-il.
En attendant une éventuelle invasion, une tranchée a été creusée, non loin de là, sur un passage-frontière.