Les manifestants pro-russes sont repassés à l'offensive, lundi, à Horlivka, une localité de 250 000 habitants dans la province de Donetsk, à la frontière russe. FRANCE 24 a rencontré insurgés et policiers. Reportage.
Les insurgés armés pro-russes sont passés à l'offensive, lundi 15 avril, dans l'est de l'Ukraine. Sur le terrain, des manifestants armés de gourdins et de pierres se sont emparés des sièges de la police et de la municipalité à Horlivka, une localité de 250 000 habitants dans la province de Donetsk, située à la frontière russe.
En moins d'une demie-heure, les militants séparatistes ont pris d'assaut le commissariat de Horlivka. Le drapeau de la République autoproclamée de Donetsk a été hissé sur le toit du bâtiment, signe visible, s’il en fallait un de plus, de l’insurrection.
Fait plus marquant, les policiers de la ville ont rallié la cause des manifestants."Mes hommes et moi avons été envoyés à Donetsk, où nous avons passé un mois, raconte le chef-adjoint de la police de Horlivka. Kiev voulait nous faire faire de mauvaises choses. Mais je peux vous assurer qu'aucun policier n'a accepté d'user de la force contre le peuple".
"Nous, on veut rejoindre la Russie"
De leur côté, les manifestants poursuivent les actions insurrectionnelles dirigées contre Kiev. Pawel Doronin, un insurgé dévoué à la cause russe, est fier de montrer la construction d’une barricade. "On la construit en prévision d'une intervention des autorités ukrainiennes, précise le jeune militant aux reporters de FRANCE 24. "Nous, on veut rejoindre la Russie, là-bas c'est beaucoup mieux".
Non loin de là, place Lénine, une foule compacte exige la démission du maire. Bousculé de toutes parts, le fonctionnaire est contraint de quitter la place à pied. "Je ferai ce que les gens de la ville me demanderont, ce sont eux qui m'ont élu. Le plus important c'est d'éviter la radicalisation et que personne ne soit blessé", conclut l’édile.
Confrontée depuis samedi à des assauts visiblement coordonnés par des activistes pro-russes, mais aussi des groupes d'hommes armés aux uniformes sans identification, l'Ukraine, forte de 46 millions d'habitants, apparaît plus que jamais menacée d'éclatement, entre l'est russophone et le centre et l'ouest tournés vers l'Europe.