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Fabius salue l'envoi de 12 000 casques bleus en Centrafrique

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a salué la décision des Nations unies, qui permet l'envoi de 12 000 Casques bleus en République centrafricaine (RCA). Il a qualifié cette nouvelle de "très importante".

C’est une décision "très importante". C’est en ces termes que le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a qualifié, jeudi 10 avril, la résolution votée le même jour au Conseil de sécurité des Nations unies, autorisant l'envoi de 12.000 Casques bleus en Centrafrique. 

"Cette force de 12 000 hommes - ce qu'on appelle la Minusca |Mission intégrée de stabilisation des Nations unies en RCA, NDLR] - sera appuyée aussi par des Français et des Européens. Cela doit permettre à la fois de trouver une solution aux problèmes sécuritaires, humanitaires et de préparer les élections, qui devront y avoir lieu en février 2015", a déclaré Laurent Fabius à la presse en marge de la visite d'État du président français François Hollande au Mexique.

Il a salué l'"accord unanime", qui a permis l'adoption de la résolution 214 , et auquel la France a "beaucoup travaillé". Le texte prévoit le déploiement de 10 000 soldats et 1 800 policiers. Il autorise en outre les 2 000 soldats français de l'opération Sangaris à appuyer les Casques bleus pour tenter de sécuriser un pays livré depuis un an à l'anarchie et aux violences entre chrétiens et musulmans.

Le "transfert d'autorité" entre Misca et Minusca, c'est-à-dire le déploiement effectif des Casques bleus, est fixé au 15 septembre 2014. Le mandat initial de la nouvelle mission prendra fin le 30 avril 2015. Une bonne nouvelle pour le général congolais Jean-Marie Mokoko, chef de la Misca.

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"Les Nations unies ont des avantages comparatifs indéniables"
Fabius salue l'envoi de 12 000 casques bleus en Centrafrique

"En comparant les avantages que l’on pourrait tirer soit d’une mission de l’Union africaine soit d’une mission onusienne, il y a concernant des avantages comparatifs indéniables pour les Africains : la connaissance du terrain, la tradition, l’appui des dirigeants de la sous-région. [Ces deux missions] ont pris pendant deux décennies le problème à bras le corps, souligne sur FRANCE 24 le général Jean-Marie Mokoko, chef de la Misca. Mais les Nations unies ont certainement des avantages comparatifs indéniables."

"Tous les moyens nécessaires" peuvent être employés

Avec le retrait du Tchad, la Misca regroupe désormais des contingents de sept pays (Burundi, Cameroun, Congo, RD Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Rwanda). Son action a été saluée par l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies. "Les troupes de l'Union africaine ont fait un travail héroïque et leurs sacrifices ont sauvé des vies, a souligné Samantha Power. [...] Alors que nous avons voté une mission de l'ONU, les États Unis continueront de soutenir leurs alliés pour s'assurer que les troupes françaises et africaines ont le nécessaire pour maîtriser au mieux la situation et aussi pour faire face aux défis humanitaires dès maintenant."

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"Les troupes de l'union africaine ont fait un travail héroïque"
Fabius salue l'envoi de 12 000 casques bleus en Centrafrique

Les priorités de la Mission des Nations unies, qui comprendra aussi des civils (administrateurs, ingénieurs, juristes), seront la protection de la population et des convois humanitaires, le maintien de l'ordre, le soutien à la transition politique, le respect des droits de l'Homme et l'arrestation des responsables d'exactions, dont les crimes de guerre. À ce jour, quand des soldats français ou africains arrêtent un suspect ils ne savent souvent pas à qui le remettre ni où le détenir. Dans un deuxième temps, la Minusca pourra aussi contribuer à réformer les forces de sécurité locales et superviser un embargo sur les armes imposées par l'ONU depuis décembre 2013.

La Minusca sera une des plus grosses opérations de maintien de la paix de l'ONU, avec un budget annuel évalué entre 500 et 800 millions de dollars, loin derrière celui de la Monusco en RD Congo.

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres de la planète, a sombré dans le chaos depuis la prise du pouvoir par les rebelles majoritairement musulmans de la Séléka en mars 2013.

Avec AFP et Reuters