À quelques heures de la nomination officielle des secrétaires d’État du gouvernement de Manuel Valls, les rumeurs vont bon train. L’une d’elles est particulièrement persistante : elle concerne l’actuel premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, qui serait nommé secrétaire d’État aux Affaires européennes, selon le "Canard enchaîné" paru mercredi 9 avril.

Une nomination qui, si elle est confirmée, devrait non pas être interprétée comme une promotion, mais comme une exfiltration de l’homme de la tête du PS. Car l’ancien président de SOS racisme, nommé à Solférino en 2012 à l’issue d’un duel avec Jean-Christophe Cambadélis, n’a jamais vraiment convaincu à la tête du parti.

Il a, en outre, été rendu en partie responsable de la débâcle de la gauche aux dernières élections municipales. Toujours selon le "Canard enchaîné", François Hollande lui-même se serait montré cinglant à son égard : "Harlem n’est pas à la hauteur", rapporte l’hebdomadaire. "Le parti ne travaille pas, aurait aussi assuré le président. Il faut le changer. Il porte une responsabilité dans la défaite aux municipales".

Le 4 avril, Harlem Désir a clairement refusé de démissionner. Restait donc deux scénarios pour l’écarter de la direction du PS : attendre une possible débâcle aux européennes fin mai ou lui confier un secrétariat d’État et le débarquer le 15 avril lors du prochain congrès national du PS. À en croire le "Canard enchaîné", et diverses sources parlementaires, Manuel Valls et François Hollande auraient opté pour ce dernier choix. Il serait remplacé par le député et secrétaire national du PS, Jean-Christophe Cambadélis.

Jean-Pierre Jouyet rejoint l’Élysée

Parallèlement, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Jean-Pierre Jouyet, a été nommé Secrétaire général de l'Élysée, en remplacement de Pierre-René Lemas, a annoncé ce dernier à l'AFP mercredi.

"J'ai présenté ma démission au président de la République qui l'a acceptée et je vais être remplacé par Jean-Pierre Jouyet", a déclaré Pierre-René Lemas à l’agence de presse.

Le secrétaire général de l'Élysée sortant a expliqué qu'il "considérait qu'après le départ du Premier ministre et le remaniement, il était légitime qu'[il] propose sa démission au président" et que celui-ci avait "estimé qu'il valait mieux changer d'équipe et de secrétaire général".

Jean-Pierre Jouyet, 60 ans, est un proche de François Hollande dont il fut le condisciple à l'ENA (promotion Voltaire), tout comme Pierre-René Lemas.

Après l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, il avait été nommé secrétaire d'État aux Affaires européennes. À l’époque, le président français en avait fait l'un des piliers de sa stratégie d'ouverture. Jouyet avait quitté le gouvernement de François Fillon en décembre 2008 pour devenir président de l'Autorité des marchés financiers, avant sa nomination à la Caisse des dépôts.

Interrogé sur les nouvelles fonctions qu'il pourrait occuper, Pierre-René Lemas a précisé que François Hollande lui avait déjà fait une proposition mais que celle-ci serait dévoilée "mercredi prochain" par le président.

Avec AFP