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Manuel Valls précise les contours du pacte de responsabilité et de solidarité

Le nouveau Premier ministre, Manuel Valls, a détaillé son cap économique lors de son discours, mardi, de politique générale. Il a maintenu l’objectif de réduction des déficits et précisé l’ampleur des aides aux entreprises et aux ménages.

Le nouveau Premier ministre, Manuel Valls a joué à l’équilibriste budgétaire lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, mardi 8 avril. Le successeur de Jean-Marc Ayrault à Matignon devait, en effet, concilier les engagements de réduction des déficits avec la volonté, affichée par François Hollande au lendemain de la déroute des municipales, de remettre un peu de beurre dans le pouvoir d’achat des Français.

50 milliards d’euros d’ici 2017. Pour le volet assainissement des finances publiques, Manuel Valls s’est, en fait, borné à reprendre les engagements du précédent gouvernement. Il a réaffirmé la volonté de l’État de dégager 50 milliards d’euros d’économies d’ici à la fin du quinquennat de François Hollande. Une manière de faire taire, pour l'instant, ceux qui pensaient qu’à la lumière du déficit 2013, plus élevé que prévu, il serait obligé d’annoncer des coupes budgétaires d'un montant supérieur.

Le nouveau Premier ministre n’a, cependant, pas donné davantage de détails sur la feuille de route de ces économies. “L’effort sera partagé par tous”, a-t-il affirmé devant les députés. Plus concrètement, Manuel Valls a expliqué que “l’État et ses agences” feront 19 milliards d’euros d’économie, l’assurance maladie 10 milliards d’euros et les collectivités locales contribueront à l’effort à hauteur de 10 milliards. Les 11 milliards d’euros qui manquent ? “Le reste viendra d'une plus grande justice, d'une mise en cohérence et d'une meilleure lisibilité de notre système de prestations”, s’est contenté de répondre Manuel Valls.

Zéro charge patronale pour un salarié au Smic. Le Premier ministre a été bien plus loquace sur le fameux pacte de responsabilité, qui doit permettre aux entreprises de payer moins pour embaucher plus.

Si le détail sera inscrit dans un collectif budgétaire présenté “avant l’été”, on en sait dorénavant davantage sur les pistes privilégiées par le nouveau gouvernement. "Nous porterons les allègements du coût du travail à 30 milliards d'ici à 2016", a déclaré Manuel Valls en précisant que les mesures devaient favoriser avant tout les bas salaires. Ainisi, l’employeur n’aura, à partir du 1er janvier 2015, plus aucune charge à payer pour un salarié au Smic.

Le reste des allégements de charges ne vise que les salariés touchant au maximum trois fois le smic. “Cela représente 90 % des salariés en France”, a rappelé Manuel Valls. Au total, la baisse des cotisations fera perdre 9 milliards d’euros à l’État.

En outre, le taux de l'impôt sur les sociétés doit passer à 28 % d'ici 2020 alors qu'il s'élève actuellement à 33 % en moyenne, ce qui en fait l'un des plus élevés. Reste à savoir comment le gouvernement compte compenser la disparition de toutes ces recettes fiscales.

Coup de pouce aux ménages modestes. Il n’y a pas que les charges patronales que Manuel Valls veut baisser. “Le pacte est aussi un pacte de solidarité, il doit améliorer le pouvoir d'achat des salariés les plus modestes”, a souligné le nouveau Premier ministre. Conséquence : les cotisations salariales pour ceux qui touchent le Smic diminueront à partir du 1er janvier 2015, afin “d’augmenter le salaire net”, a précisé le chef du gouvernement. Sans détailler l’ampleur de la baisse, il a soutenu que sa réforme permettrait de “procurer 500 euros par an de salaire net supplémentaire”.

Le nouveau locataire de Matignon a, également, évoqué de futures allégements fiscaux pour les ménages modestes mais sans en détailler les contours. Il a simplement précisé que le coup de pouce aux ménages modestes - allégement des cotisations et baisses des taxes - s’élèvera à cinq milliards d’euros. Cette annonce revient, en fait, simplement à réaffirmer que l’engagement, pris par François Hollande après les municipales d’ajouter un volet “solidarité” au pacte de responsabilité, était bien au programme du nouveau gouvernement.