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Grand oral et question de confiance pour Valls à l'Assemblée

Mardi, le nouveau Premier ministre Manuel Valls se prête pour la première fois au jeu du grand oral devant les parlementaires. Face aux députés, qui seront appelés à voter la confiance, il tiendra son discours de politique générale.

Suivez le discours de Manuel Valls en direct à 15 heures, heure de Paris, sur France24.com

Mardi 8 avril est un jour crucial pour le nouveau Premier ministre, Manuel Valls, qui s'apprête à réclamer la confiance à l'Assemblée nationale. Une formalité après son grand oral, qui s’effectuera devant une majorité circonspecte et une opposition qui attend une clarification de la politique économique du gouvernement

À 15 heures, dans un hémicycle plein à craquer, Manuel Valls va vivre son baptême du feu de chef du gouvernement en prononçant son très attendu discours de politique générale. Il posera dans la foulée la question de confiance à l'Assemblée, selon l'article 49.1 de la Constitution. S'il échoue, son gouvernement sera renversé. Une option qui paraît très improbable puisque le Parti socialiste dispose à lui seul de la majorité absolue (291 des 577 sièges).

Cependant, les enjeux sont de taille pour Manuel Valls, arrivé à Matignon il y a une semaine, jour pour jour. Ce discours doit avant tout donner un élan et mettre sur de bons rails le "gouvernement de combat" voulu par François Hollande après la gifle des municipales.

Le 3 juillet 2012, son prédécesseur Jean-Marc Ayrault avait fait naître les premiers doutes dans son camp en livrant une prestation longue et sans saveur. Manuel Valls, qui prépare avec ses conseillers depuis plusieurs jours ce discours, promet, lui, une prestation "concrète", à l'image de celle délivrée par Michel Rocard en 1988. Il enchaînera le lendemain par la nomination d'une dizaine de secrétaires d'État.

Des précisions sur le cap économique

Le principal enjeu réside sur le fond de la politique économique et sociale que va présenter le gouvernement. Le Premier ministre devrait ainsi dévoiler le pacte de responsabilité, une baisse du coût du travail proposée en début d'année aux entreprises par le chef de l'État.

Ce pacte sera complété par un autre, dit de "solidarité", destiné à donner un peu de pouvoir d'achat aux Français, via une probable baisse des cotisations sur les bas salaires, compensée par une suppression de la Prime pour l'emploi (PPE).

Manuel Valls est aussi attendu, notamment par l'opposition, sur le détail des 50 milliards d'euros d'économies promises d'ici à 2017 sur les budgets de l'État (17 milliards), de la Sécurité sociale (23 milliards) et des collectivités (10 milliards).

Le nouveau chef du gouvernement devrait également évoquer la réforme des rythmes scolaires, qui pourrait connaître des aménagements, ainsi que la future loi pénale ou encore l'Europe, à quelques semaines des élections du 25 mai.

Quels alliés pour Valls ?

L'autre enjeu majeur pour Manuel Valls consiste à rassembler une majorité, qui donne de la voix depuis une semaine, entre le refus des écologistes de participer au gouvernement et la pression exercée par une centaine de députés PS en faveur de nouvelles orientations économiques.

L'ancien ministre de l'Intérieur, qui veut balayer l'idée que son prédécesseur était le seul en mesure de rassembler l'ensemble de la majorité, prend ces ruades au sérieux.

Dimanche, il a ainsi reçu à Matignon des députés socialistes qui demandent un nouveau "contrat de confiance" avec le gouvernement, et la fin des politiques "d'austérité" en Europe. La rencontre semble avoir porté ses fruits. Ces députés - issus de la gauche du parti, proches de Martine Aubry ou membres du courant de la Gauche populaire - voteront sans doute la confiance.

Vote pour ou abstention, les 17 députés écologistes prendront leur décision mardi matin. Ils ont apprécié d'être reçus par le Premier ministre, qui promet de les consulter régulièrement, mais disent vouloir veiller au respect du pacte majoritaire conclu en 2012 avec le PS, qui a connu selon eux quelques entorses.

Les 17 radicaux de gauche entretiennent également le suspense, mais ils devraient in fine accorder la confiance à un gouvernement dont fait partie l'une d'entre eux, Sylvia Pinel, ministre du Logement. Les dix députés du Front de gauche hésitent quant à eux entre vote contre et abstention.

À droite, sans surprise, l'UMP (199 députés) et l'UDI (29 députés, en l'absence de Jean-Louis Borloo) voteront contre. Une opposition symbolique qui ne pourra à elle seule remettre en cause la légitimité de ce nouveau gouvernement.

Avec AFP