
Presse internationale, Jeudi 3 avril 2014. Au menu de cette revue de presse, la commémoration des 20 ans du génocide rwandais et les accusations de Paul Kagame contre la France et la Belgique, et la présidentielle en Afghanistan.
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Au menu de cette revue de presse internationale, la commémoration des 20 ans du génocide rwandais et les accusations du président Paul Kagame contre la France et la Belgique.
L’une et l’autre «ont joué un rôle direct dans la préparation politique du génocide et (la France) a même été associée à son exécution» - voilà ce qu’a dit le président rwandais au magazine Jeune Afrique. Des propos repris à la Une du journal belge Le Soir, pour qui Paul Kagame «ternit» la commémoration du génocide. Les Français ont décidé qu’ils n’assisteraient pas aux célébrations à Kigali, contrairement aux Belges.
Ces tensions montrent à quel point il est difficile de surmonter ce passé si douloureux. 20 ans après, les cicatrices sont toujours à vif, comme en témoigne Jean-Pierre, un rescapé rencontré par Slate, à Kigali. Il raconte qu’en avril, il n’allume jamais sa télé, de peur de ce que les images pourraient faire à sa femme, Grace. «Je l’ai amenée deux fois à l’hôpital, en avril. Elle a eu des flashbacks. Elle pleurait, elle disait que les milices étaient revenues». Grace a été frappée à coups de machette durant le génocide, et laissée pour morte. D’après Slate, les commémorations nationales masqueraient mal les divisions d’une société qui lutte pour surmonter ses rancunes et parvenir à une vraie réconciliation. Le site évoque les critiques faites par une partie de la population, qui accuse Kagame d’évoquer constamment les horreurs du génocide pour mieux justifier son emprise sur son pays. Ils en veulent notamment pour preuve une campagne lancée l’année dernière, intitulée «Je suis Rwandais». Elle exigeait des Hutus nés après le génocide de présenter leurs excuses au nom de leur groupe ethnique. Une demande pour le moins paradoxale de la part d’un gouvernement qui clame avoir déclaré la guerre à ce concept. Ce discours «anti-ethnie» est lui-même perçu comme une tentative de masquer la prédominance actuelle des Tutsis sur la vie publique. D’autres Rwandais évoquent également le côté univoque du discours officiel, qui passe sous silence les massacres de Hutus par le FPR de Kagame dans la foulée du génocide.
Cette réconciliation est pourtant vitale pour le Rwanda, plaide, entre autres, le ministre des Affaires étrangères britannique sur le site du Huffington Post. William Hague rappelle que c’est au moment du Rwanda qu’est né le principe de la «responsabilité de protéger», principe en vertu duquel la communauté internationale peut être amenée à réagir en cas de défaillance de l’Etat à protéger ses populations. «Mais, rappelle-t-il, il y a un gouffre entre le principe et la réalité: aujourd’hui encore, des milliers de civils sont massacrés en Syrie, en Centrafrique, au Soudan et au Soudan du sud».
On termine cette revue de presse en Afghanistan, où les électeurs ont voté en nombre pour la présidentielle, samedi, malgré les menaces d'attaques des rebelles taliban. The Independent rappelle le prix de ce civisme: dans certaines parties de l’Afghanistan, et en particulier dans les fiefs talibans, un doigt taché d’encre, le signe que l’on a voté, équivaut à une sentence de mort.
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