De nouvelles manifestations ont éclaté dans plusieurs villes de l’est ukrainien, telles que Kharkiv et Donetsk, où des pro-russes se sont emparés de bâtiments officiels. Ils réclament la fédéralisation de l’Ukraine.
Des manifestants pro-russes ont pris dimanche 6 avril le contrôle de bâtiments officiels dans l'est russophone de l'Ukraine, s'emparant des locaux de l'administration provinciale à Kharkiv et Donetsk, deux des plus grandes villes de cette région frontalière de la Russie.
À
Kharkiv, 1,4 million d'habitants, où les manifestants s'en sont pris à un bâtiment à la nuit tombée, la police s'est rapidement écartée pour se placer à une cinquantaine de mètres. Dans les deux cas, les manifestants ont rapidement amené les drapeaux ukrainiens bleu et jaune pour hisser à leur place le blanc-bleu-rouge russe. Ils ont déployé une banderole "République de Donetsk" sur la façade de l'administration de cette ville.À Louhansk, autre grande ville de l'est du pays, des manifestants s'en sont pris au bâtiment des services de sécurité ukrainiens (SBU), également à l'issue d'un rassemblement pro-russe, a constaté un photographe de l'AFP.
L’est ukrainien en faveur d’une "fédéralisation"
Depuis le renversement du pouvoir ukrainien pro-russe par des manifestants pro-européens à l'issue de violences sanglantes dans la capitale Kiev, les tensions sont vives dans l'est, où plusieurs personnes ont été tuées lors de manifestations, et le sud russophones de l'Ukraine. Les régions de l'est ukrainien, frontalières de la Russie, enregistrent tous les dimanches des manifestations en faveur d'une "fédéralisation" de l'Ukraine - solution officiellement prônée par Moscou - ou du rattachement au grand voisin.
Le président russe Vladimir Poutine s'est engagé à défendre "par tous les moyens" les populations russophones des républiques de l'ex-URSS et a massé jusqu'à 40 000 soldats russes aux frontières de l'Ukraine, faisant redouter une invasion.
Le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a reporté en raison de la situation une visite en Lituanie, convoquant d'urgence un conseil de sécurité, a indiqué la présidence. Le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov a lui accusé, sur sa page Facebook, "Poutine et (le président ukrainien déchu Viktor) Ianoukovitch d'avoir commandité et payé ces désordres séparatistes".
Avec AFP