Les autorités ukrainiennes ont déclaré jeudi que des agents du FSB, le service de sécurité russe, étaient présents lors des affrontements fin février place Maïdan à Kiev. Près de 90 personnes avaient été tuées, notamment par des tirs de snipers.
La conférence de presse conjointe du ministre de l’Intérieur ukrainien Arsen Avakov et du chef des services de sécurité SBU, Valentin Nalivaïtchenko, jeudi 3 avril, a livré de nouveau éléments sur les derniers soubresauts sanglants du régime de l’ancien président Viktor Ianoukovitch. Près de 90 personnes avaient été tuées entre les 18 et 20 février alors que les forces anti-émeutes lançaient leur assaut contre les manifestants occupant la place de l’Indépendance (Maïdan).
Une répression impitoyable – de nombreux manifestants ont été abattus d’une balle dans la tête par des tireurs embusqués – derrière laquelle les nouvelles autorités ukrainiennes voient la main de Moscou.
"Des agents du FSB (services secrets russes) ont participé à la planification et à la mise en œuvre de la soi-disant opération anti-terroriste", a déclaré le chef du SBU, Valentin Nalivaïtchenko, en évoquant les résultats préliminaires de l'enquête sur les tirs mortels du Maïdan. Des accusations aussitôt rejetées par le FSB à travers un communiqué diffusé par l’agence de presse russe Ria Novosti.
Le patron du SBU a ajouté que des avions en provenance de la ville russe de Chkalovsk s’étaient posés près de Kiev le 20 février avec 5 100 kilos d’explosifs et d’équipements.
itIanoukovitch a "donné l'ordre d'ouvrir le feu"
Les nouvelles autorités de Kiev ont également précisé que l’ordre d’ouvrir le feu était intervenu sous la supervision directe de Viktor Ianoukovitch, contraint de quitter pouvoir suite aux manifestations.
"Tout a été coordonné par des membres des forces de l'ordre" ukrainiennes, a déclaré le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov. Il a ainsi affirmé que son prédecesseur, Vitali Zakhartchenko, avait personnellement coordonné l'action des "titouchki", gros bras se proclamant partisans de Viktor Ianoukovitch.
Plus tôt jeudi, le parquet général d'Ukraine avait annoncé l'arrestation de douze membres d'une unité des anciennes forces spéciales antiémeutes, les "Berkout", soupçonnées d'être impliquées dans les tueries de fin février.
Avec AFP et Reuters