L'ambassadeur de France auprès des Nations unies a lancé un appel, lundi, pour réclamer une réforme du droit de veto. Il propose un nouveau code de conduite selon lequel le droit de veto serait suspendu dans le cas de crimes de masse, comme en Syrie.
Le président François Hollande avait proposé, en septembre dernier, un code de conduite pour que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) renoncent à utiliser leur droit de vote lorsque le Conseil doit se prononcer sur des crimes de masse, comme en Syrie. Une réunion à ce sujet doit être finalement organisée fin septembre à New York, a annoncé lundi 30 mars l’ambassadeur français à l’ONU Gérard Araud.
"Pour les fondateurs des Nations unies, le droit de veto n’était pas censé engendrer des situations comme celles que nous avons eu par rapport à la Syrie", a-t-il expliqué sur FRANCE 24. Depuis le début de la guerre civile dans ce pays, le Conseil a en effet été paralysé par une succession de vetos et de blocages de la part de la Russie et de la Chine, qui cherchent à protéger le régime de Bachar al-Assad.
Même si ce nouveau code de conduite ne s'appliquerait pas quand les "intérêts vitaux nationaux" d'un membre permanent du Conseil, l’ambassadeur français sait que plusieurs pays seront réticents à abandonner leurs prérogatives.
“Les Américains n’ont pas dit non, mais ils ont évidemment beaucoup de questions dans le cadre de leur responsabilité, spécialement dans le cadre de leur relation particulière avec l’État d'Israël. Ils ont peur que quoi qu’il arrive, l’Assemblée générale qualifie aussitôt l’incident d’atrocités de masse en ce qui concerne Israël", estime-t-il. "En revanche en ce qui concerne la Russie et la Chine, pour le moment c’est une fin de non recevoir".
Malgré ces tensions, le Conseil a cependant réussi à adopter en septembre dernier une résolution sur la destruction de l'arsenal chimique syrien et une autre le mois dernier sur la situation humanitaire.
Avec dépêche AFP