
Le candidat socialiste à la mairie de Grenoble, Jérôme Safar, arrivé deuxième avec 25,31 % des voix derrière Éric Piolle, le candidat d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), a annoncé qu'il refusait de fusionner les listes PS/EELV.
Pour deux partis politiques censés êtres partenaires au sein d’un même gouvernement, les relations sont plutôt délétères. Mardi 25 mars, le candidat socialiste à Grenoble, Jérôme Safar, arrivé en deuxième position (25,31 %) derrière l’écologiste Éric Piolle (29,4 1 %), a refusé de s’allier avec la liste Europe Écologie les Verts – se maintenant donc au second tour des municipales.
"Je prends aujourd'hui la responsabilité et la décision de maintenir la liste que je conduis, avec l'objectif clair de gagner pour l'avenir de notre territoire", a déclaré Jérôme Safar à son local de campagne. Déclaration accueillie par une salve d'applaudissements de ses colistiers et de militants, aux cris de "Bravo Jérôme" et "On va gagner".
Le PS retire l'investiture de Safar
Malgré le courroux de Solférino qui lui a retiré son investiture dans la foulée, les deux listes PS/EELV s'affronteront bel et bien dans les urnes dans une quadrangulaire face au candidat UMP Matthieu Chamussy et à la candidate du Front national Mireille d'Ornano. Concrètement, cela signifie que le poing et la rose, symbole du PS, ne devrait plus apparaître sur les affiches de campagne de Jérôme Safar.
Même le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est intervenu pour rappeler à Jérôme Safar "la nécessité du rassemblement" et tenter de le convaincre de s'effacer. "Ce qui comptait, c'est que le rassemblement s'impose dans la quasi-totalité des villes", a-t-on indiqué à Matignon avant le retrait de l'investiture.
Safar refuse de porter le costume du diviseur de la gauche
Âgé de 47 ans, le candidat socialiste a égrené mardi toute une série de "points essentiels" sur lesquels les deux listes divergent : développement économique, urbanisme, logement social, sécurité, culture, sport, etc. Assez, selon lui, pour justifier une non-alliance. Il a également refusé de porter l'habit du diviseur de la gauche. "La gauche à Grenoble est déjà divisée par l'histoire. Les écologistes ne se sont jamais désistés depuis près de 10 ans" aux élections cantonales, "ils ont même fait battre des candidats socialistes", a-t-il critiqué.
Éric Piolle, 41 ans, lui avait proposé lundi de faire liste commune au second tour en répartissant les places "à la proportionnelle" en fonction du score de chacun au premier tour.
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts s’est dit "très déçue" par la décision de Jérôme Safar. "La réponse sera dans les urnes (...) Notre candidat est déterminé à gagner cette ville", a-t-elle assuré. En cas d'alliance, Éric Piolle était quasiment assuré de devenir le premier maire écologiste d'une grande ville de province (160 000 habitants).