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Politique israélienne : un dirigeant du Likoud accusé d'agression sexuelle

La police israélienne a interrogé mardi le ministre de l’Énergie Sylvan Shalom, accusé d’agression sexuelle. Un scandale qui ravive les souvenirs de l’affaire Katsav, du nom de cet ancien président israélien condamné pour viol.

Il se voyait déjà succéder à Shimon Pérès au poste honorique de président de l’État d’Israël. Sylvan Shalom, l'influent dirigeant du Likoud et actuel ministre de l’Énergie qui, selon les médias israéliens, devait annoncer sous peu sa candidature, est sous le coup d'une plainte déposée par l'une de ses anciennes collaboratrices pour agression sexuelle. Une accusation qui risque de mettre un terme à son ambition présidentielle.

L'homme a été interrogé par la police israélienne, mardi 25 mars. La victime présumée, qui a travaillé sous les ordres de Sylvan Shalom, a annoncé avoir déposé plainte. Interrogée par l'AFP, la police a indiqué qu'"elle vérifiait des allégations portées contre un ministre", sans donner plus de détail.

Les faits dénoncés par l'ancienne collaboratrice remontent à 1999, lorsque Sylvan Shalom était ministre des Sciences. Dans un témoignage à la radio militaire, elle a raconté que le ministre lui avait fait des avances après lui avoir demandé de lui porter des documents dans sa chambre d'hôtel à Jérusalem.

Le ministre, dénudé, lui avait demandé de lui faire une fellation, selon son récit. Elle a expliqué avoir tenté de le convaincre de renoncer mais avoir finalement dû y consentir. Elle a cependant nié avoir eu une liaison avec Sylvan Shalom.

D'autres victimes de harcèlement sexuel ?

Le ministre est à l'abri de poursuites judiciaires en raison de la prescription fixée à 10 ans pour ce type de faits en Israël.

Mais la police a enregistré la plainte au cas où d'autres femmes auraient elles aussi été victimes d'actes similaires plus récents de la part de Sylvan Shalom, ont précisé les médias.

La radio militaire a pour sa part annoncé avoir reçu lundi "plusieurs témoignages" de femmes affirmant avoir été victimes d'atteintes sexuelles de la part du ministre, après que son nom a été révélé par les médias.

L'affaire a eu un retentissement immédiat en Israël, les médias rappelant le précédent créé par l'ancien président Moshé Katsav, qui purge depuis décembre 2011 une peine de prison pour viols.

Cette plainte tombe très mal pour le ministre de l'Énergie alors que la Knesset (le Parlement) doit élire le 14 juin le successeur de Shimon Peres à la tête de l'État d'Israël.

Sylvan Shalom, membre du parti Likoud (droite nationaliste) du Premier ministre Benjamin Netanyahu, n'avait pas officiellement présenté sa candidature mais était sur le point de l'annoncer, selon les médias.

La députée du Likoud Gila Gamliel, une proche de l'homme, a affirmé à la radio militaire que "l'entourage du ministre dément" les accusations portées contre lui, qui seraient liées "à l'approche des élections".

Sylvan Shalom est un dirigeant influent du Likoud, et son épouse est issue de la famille Mozes, qui contrôle le puissant groupe de presse du quotidien populaire Yediot Aharonot.

Avec AFP