L’Union européenne doit publier, vendredi, une liste allongée de personnalités russes et ukrainiennes visées par des sanctions économiques. Par ailleurs, l'agence de notation Fitch a baissé la perspective de la Russie.
L'Union européenne doit communiquer, vendredi à la mi-journée, une liste étendue de personnalités ukrainiennes visées par des sanctions économiques. Bruxelles a en effet ajouté 12 noms, dont certaines personnalités haut placées, sur sa liste de responsables russes sanctionnés.
"Il y aura 33 personnalités sur cette liste", a déclaré le président français François Hollande jeudi 20 mars, à l'issue de la première journée du sommet européen. Cette nouvelle liste "concerne des personnalités ukrainiennes impliquées dans la vraie fausse consultation" sur le rattachement de la Crimée à la Russie, "ou russes", a indiqué François Hollande. "Il faut que la Russie comprenne qu'elle ne peut pas continuer et qu'elle doit trouver le chemin du dialogue".
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy a aussi prévenu qu'en l'absence de solution politique à la crise actuelle, la Russie subirait des "conséquences dans de nombreux secteurs économiques". Cependant, les chefs d'État et de gouvernement n'ont pas décidé de passer à la phase 3 des sanctions, qui aurait aussi des répercussions sur l'économie européenne. "Nous allons évaluer" la situation, "toute action, tout incident, pour considérer si cela est suffisant pour déclencher la phase 3", a expliqué M. Van Rompuy.
Plus de paiement par Visa ou Mastercard pour Rossiya Bank
Toutefois, les conséquences de ces menaces ont commencé à se faire sentir sur l’économie russe, vendredi 21 mars. Visa et Mastercard ont en effet cessé, sans préavis, de fournir des services de paiements aux clients de la banque russe Rossiya, elle-même visée par des sanctions décidées par les États-Unis. La banque ne pourra plus effectuer d'opérations en dollars.
En raisons des risques liés aux sanctions occidentales, l'agence de notation financière Fitch a indiqué vendredi avoir dégradé la perspective de la Russie de stable à négative. Cela pourrait être suivi, prochainement, par une baisse de la note de la Russie, fixée pour l'instant à "BBB".
"Étant donné que les banques et les investisseurs américains et européens pourraient avoir des réticences à prêter à la Russie dans les circonstances actuelles, l'économie pourrait ralentir davantage et le secteur privé pourrait avoir besoin d'aide publique", a expliqué l'agence dans un communiqué. "L'impact direct des sanctions annoncées est pour l'instant mineur, mais l'incorporation de la Crimée dans la Fédération russe va probablement amener l'Union européenne et les États-Unis à élargir les sanctions en réponse", a-t-elle encore indiqué.
Montrant que la Russie n'entendait pas se laisser impressionner, Moscou a pour sa part publié, jeudi, sa propre liste de sanctions contre neuf responsables américains.
Avec AFP et Reuters