Les autorités malaisiennes ont annoncé dimanche qu’elles s’intéressaient à quatre passagers potentiellement suspects dans le cadre de l’enquête sur la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines, peu après son décollage de Kuala Lumpur samedi.
Le ministre des Transports Hishammuddin Hussein a confirmé que la Malaisie avait mobilisé ses services de renseignements et notifié "les agences de contre-terrorisme (...) de tous les pays concernés" afin d’obtenir plus d’informations sur ces quatre individus suspects.
Parmi eux, au moins deux passagers auraient utilisé des passeports européens volés pour embarquer sur le vol MH370 de la Malaysia Airlines. Un Autrichien du nom de Christian Kozel et un Italien du nom de Luigi Maraldi apparaissent sur la liste des passagers, mais aucun d'eux n'était à bord. Les deux Européens se seraient fait dérober leur passeport, respectivement en 2012 et 2013.
Deux autres passagers potentiellement suspects ont également été repérés par les autorités.
"Quatre noms sont sur mon bureau", a affirmé le ministre des Transports. À la question de savoir s'il pouvait s'agir d'un détournement, le ministre a répondu: "Nous étudions toutes les hypothèses".
Les autorités malaisiennes ont également confirmé l'envoi, par la police fédérale américaine (FBI), d'agents et d'experts. Un haut responsable du département américain de la Sécurité intérieure a mis en garde contre toute conclusion hâtive concernant la piste terroriste en déclarant au Los Angeles Times que les passagers voyageant avec les passeports européens dérobés n'étaient peut-être que de simples voleurs.
"Possibilité réelle" que l’avion ait fait demi-tour
Par ailleurs, les autorités de Kuala Lumpur ont évoqué dimanche la "possibilité réelle" que le Boeing 777 ait fait demi-tour peu après son décollage. "Une des hypothèses est qu'il revenait vers Kuala Lumpur" a déclaré le chef de l'armée de l'air malaisienne, le général Rodzali Daud. Selon lui, le scénario d'un demi-tour "est corroboré par la surveillance radar civile".
Le PDG de Malaysia Airlines, Ahmad Jauhari Yahya, a, pour sa part, émis des doutes quant à cette hypothèse, faisant valoir que les alarmes de l'avion se seraient déclenchées en cas de déviation du plan de vol.
Le vol MH370 transportait 227 passagers de 14 nationalités, dont 153 Chinois et quatre Français, et 12 membres d'équipage. Il avait disparu des écrans radars samedi vers 1h30 (17h30 GMT vendredi), soit environ une heure après son décollage, sans envoyer de signal de détresse.
L’appareil restait introuvable, dimanche, alors que des opérations de recherche maritimes et aériennes ont été lancées dans le secteur de sa disparition par la Chine, la Malaisie, les Philippines, et le Vietnam. Face à l’impossibilité de localiser le Boeing plus de 24 heures après sa disparition, Malaysia Airlines soulignait dimanche dans un communiqué "craindre le pire".
Avec AFP