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Vidéo : deux générations de militantes se rencontrent au Maroc

Deux générations de militantes se sont rencontrées à Rabat, au Maroc. Elles souhaiteraient voir évoluer le rôle des femmes au sein de la cellule familiale. Elles tentent ainsi de les aider à s’émanciper et à se faire entendre.

En 2004, des femmes battaient le pavé marocain pour demander la réforme du Code de la famille. Dix ans plus tard, leur combat est loin d’être achevé. Une nouvelle génération, née du Mouvement du 20 février, une contestation au Maroc inspirée par le printemps arabe, se bat pour le droit à l’avortement et pour que les femmes célibataires ne soient plus considérées comme des prostituées. À Rabat, ces deux générations de militantes se sont rencontrées sous l’œil de FRANCE 24.

F edwa Misk est la fondatrice de Qandisha, un webmagazine consacré aux femmes. Elle est l’un des nouveaux visages du féminisme marocain. "La femme marocaine n’est pas une femme soumise, contrairement à ce qu’on croit. La femme marocaine, c’est quelqu’un qui se bat au quotidien, pour la nourriture de ses enfants, pour la scolarité, pour le travail. Sauf que dans les médias, elle est sans voix".

Question d'éducation

Khadija Ryadi milite au sein de l’Association marocaine pour les Droits humains (AMDH) et est lauréate du prix des droits de l’Homme des Nations Unies 2013. Elle manifestait dès 2004 pour réclamer la réforme de la Moudawana, le Code de la famille. Selon elle, les combats restent légion : "La polygamie est toujours là ; l’âge du mariage : 18 ans pour les femmes mais avec des exceptions nombreuses accordées par le juge. C’est toujours l’homme qui est tuteur des enfants, même si c’est la mère qui en a la garde", énumère-t-elle.

Aujourd’hui, estime Fedwa Misk, d’autres batailles s’ajoutent à cette liste : "Pour ma génération, il y a d’autres préoccupations, comme celles de pouvoir disposer de son corps. Il y a la loi sur l’avortement qu’on refuse de passer…", assure-t-elle.

Pour les deux militantes, la priorité est donnée à l’éducation dans un pays où la moitié des femmes sont analphabètes. "S’il n’y a pas de réelle volonté politique pour mettre en place un enseignement public de qualité, on ne verra pas la situation des femmes s’améliorer", tranche Khadija Ryad.