Une double explosion a retenti en fin de journée, samedi, à Maiduguri, la ville-berceau du groupe islamiste Boko Haram, au Nigeria. La police fait état d'un bilan provisoire de 35 morts.
Deux violentes explosions ont secoué, samedi 1er mars, un quartier animé de la ville de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria en proie à l'insurrection des islamistes de Boko Haram, ont indiqué des habitants. Selon la police, au moins 35 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres sont piégées dans les décombres de plusieurs bâtiments effondrés.
"La première explosion a eu lieu à 18H15, contre des habitants. D'autres habitants sont venus les aider et une seconde explosion a retenti à 18H17, deux minutes après", a raconté à l'AFP un témion, Buba Ibrahim.
Un responsable des services de sécurité a expliqué, sous couvert de l'anonymat, que les secours ont été rapidement alertés. "J'ai aussi entendu deux fortes déflagrations, mais il est trop tôt pour savoir ce qui s'est vraiment passé ou combien de personnes ont été tuées. Il fait nuit et les services de secours, les pompiers, arrivent", a-t-il ajouté.
Maiduguri, capitale du volatile État de Borno, dans le nord-est, est considéré comme le berceau de Boko Haram depuis sa création il y a cinq ans. Le groupe islamiste multiplie les attaques meurtrières dans la moitié nord du pays depuis 2009. Les violences sont quasi-quotidiennes dans les États du nord-est (Adamawa, Borno et Yobe), pourtant sous état d'urgence depuis des mois et quadrillés par l'armée.
"Situation de guerre"
Vendredi, les militaires nigérians ont annoncé avoir tué treize membres présumés de Boko Haram et en avoir arrêté 15 autres dans la région, au lendemain d'une attaque attribuée au groupe islamiste qui a tué au moins 37 personnes. Plus tôt dans la semaine, des membres présumés de Boko Haram avaient attaqué le dortoir d'un lycée de Buni Yadi (État de Yobe), tuant 43 personnes.
La lutte contre Boko Haram relève d'une "situation de guerre", a déclaré vendredi le porte-parole de la présidence, Doyin Okupe. "Nous sommes engagés dans une guerre qui s'est internationalisée", a-t-il ajouté, en référence à la possible présence d'éléments de Boko Haram dans des pays limitrophes du nord du Nigeria, notamment au Cameroun.
Environ 300 000 personnes, dont 51 % d'enfants, ont fui leurs foyers du Nord-Est depuis mai 2013, en raison des violences, selon l'ONU.
Avec AFP et Reuters