
Invité d'honneur des cérémonies du centenaire du Nigeria, François Hollande a souhaité appuyer le gouvernement nigérian dans sa lutte contre les islamistes de Boko Haram et intensifier les relations économiques de la France avec ce marché convoité.
Invité d’honneur du président Goodluck Jonathan et seul chef d’État occidental à avoir fait le déplacement pour le centenaire de l’unification du Nigeria, François Hollande s’est vu dérouler le tapis rouge à son arrivée à Abuja, jeudi 27 février. Le président français a saisi l’occasion de cette visite officielle de deux jours pour resserrer les liens avec le géant de l’Afrique de l’Ouest, où la dernière visite présidentielle remontait à 1999.
"La sécurité a été le thème principal" de cette visite, rapporte Nicolas Germain, envoyé spécial de FRANCE 24 à Abuja. "François Hollande a apporté tout son soutien au gouvernement nigérian dans sa lutte contre Boko Haram qui a encore tué plusieurs dizaines de personnes mardi dans le nord du pays et qui est également soupçonnée d'avoir enlevé plusieurs Français à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun ces derniers mois", ajoute-t-il.
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La secte islamiste a pris les armes il y a plus de quatre ans pour tenter d’imposer un État islamique dans le nord à majorité musulmane du pays. En raison des violences, environ 300 000 personnes, pour moitié des enfants, ont fui leurs foyers du nord-est du Nigeria depuis mai 2013, ont rapporté, jeudi, les Nations unies.
"Votre combat est aussi le nôtre", a assuré François Hollande dans un discours à Abuja lors d’une conférence sur la paix et le développement en Afrique. "Nous serons toujours prêts à vous apporter, non seulement notre soutien politique, mais notre concours chaque fois que nécessaire. Parce que le combat contre le terrorisme, c’est aussi celui de la démocratie", a déclaré le président français.
Intensification des relations économiques
"L’Afrique a un grand avenir, c’est le continent de demain", a poursuivi François Hollande, soulignant que son développement pouvait "être entravé par l’insécurité". La France, a-t-il dit, va donc "doubler les financements pour l’Afrique dans les cinq ans à venir". Le montant de l'aide au Nigeria "pourrait aller jusqu'à 650 millions d'euros dans les deux prochaines années" via des prêts de l'Agence française pour le développement (AFD), a avancé François Hollande. "Nous voulons être beaucoup au Nigeria pour être vraiment en Afrique", a-t-il souligné.
François Hollande n’était pas venu seul. Quelque 25 chefs d’entreprises françaises l’ont accompagné lors de son déplacement au Nigeria, premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne avec environ cinq milliards d'euros d'échanges annuels.
"Il existe des intérêts français importants au Nigeria, principalement dans le secteur pétrolier", explique Roland Marchal, chercheur au CNRS spécialisé dans les relations internationales en Afrique, sur l’antenne de RFI. "La visite de François Hollande est avant tout une reconnaissance du fait que l’Afrique ne se résume pas à sa partie francophone, et ensuite que les pays les plus prometteurs de la prochaine décennie en termes de croissance économique sur le continent ne sont pas forcément des colonies françaises."
Avec AFP et Reuters