
À la veille de l'anniversaire de l'assassinat de l'ex-Premier ministre de Suède Olof Palme, en 1986, un journal suédois remet en cause l'alibi de l'un des suspects et révèle que l'écrivain Stieg Larsson enquêtait sur l'affaire.
Le 28 février 2014, la Suède marquera le 28e anniversaire de l'assassinat de son ancien Premier ministre socialiste Olof Palme, dont l'auteur reste inconnu à ce jour.
Mais des révélations du quotidien Svenska Dagbladet pourraient relancer l'enquête : le journal a interrogé la compagne du militant de droite Alf Enerström, qui lui avait fourni un alibi à l'époque.
Opposant acharné d'Olof Palme, Alf Enerström avait été suspecté à l'époque. Il a, depuis, été traité dans un hôpital psychiatrique pour des comportements violents. Mais sa compagne Gio Petre a toujours déclaré aux enquêteurs que le couple avait passé toute la nuit ensemble à la maison le soir où Olof Palme a été abattu par un tireur masqué.
"Alf est sorti en disant qu'il allait mettre de l'argent dans le parcmètre," affirme-t-elle aujourd'hui au Svenska Dagbladet. "J'ai pensé que c'était étrange car le stationnement était gratuit le vendredi soir et le week-end. Il est ensuite rentré tard."
Gio Petre déclare également au journal qu'Alf Enerström possédait un pistolet Smith & Wesson. C'est justement la marque recherchée par les enquêteurs d'après les balles retrouvées sur la scène du crime.
Interrogée sur la raison de ces révélations tardives, Gio Petre répond : "J'avais peur d'Alf. Il était violent." Le couple s'est séparé à la fin des années 1990.
Enerström maintient son alibi
Le Svenska Dagbladet a confronté Alf Enerström, aujourd'hui âgé de 83 ans, au nouveau témoignage de son ex-compagne. "Ce que dit Gio sur moi est faux", répond-il. "Je ne suis jamais sorti seul." Il rappelle avoir perdu beaucoup d'argent lorsque ceux qui finançaient son opposition à Olof Palme se sont retrouvés sans adversaire.
Il reconnaît la possession du pistolet, qu'il affirme avoir obtenu lors de son service dans l'armée.
La procureure en charge de l'enquête a reconnu auprès du Svenska Dagbladet que la rétractation d'un alibi pouvait constituer un élément important, sans s'engager sur le témoignage précis de Gio Petre.
Mardi, le journal a également révélé que l'auteur de la trilogie "Millenium", Stieg Larsson, avait enquêté sur le meurtre d'Olof Palme.
Ses recherches l'avaient mené jusqu'à un ancien militaire suédois, Bertil Wedin, soupçonné d'être en relation avec les services de sécurité sud-africains. Olof Palme était alors connu pour ses prises de positions contre le régime d'apartheid en Afrique du Sud.
Les enquêteurs ont exploré cette piste pendant un temps, avant de l'abandonner.