Les syndicats et la direction de Caterpillar, réunis au ministère de l'Economie à Paris dimanche, seraient tombés d'accord sur un protocole de fin de conflit qui sera soumis aux salariés dans les 48 heures, selon un délégué CGT.
AFP - Les syndicats et la direction de Caterpillar réunis au ministère de l'Economie, à Paris, mettaient la dernière main dimanche vers 21H45 à un protocole de fin de conflit à soumettre par référendum aux salariés dans les 48 heures, a affirmé à l'AFP Pierre Piccarreta (CGT).
Celui-ci s'est refusé à donner toute précision sur le contenu du texte, mais, a-t-il dit, "la CGT estime qu'il peut être présenté au personnel".
Le protocole sera soumis dans les 48 heures à l'ensemble des salariés par un référendum à bulletin secret, organisé par les syndicats, a ajouté le délégué CGT qui ne fait partie de la délégation, joint par téléphone en Isère.
Une assemblée générale d'information sera organisée lundi à 06H00 du matin à Echirolles (Isère) pour les salariés présents, selon lui.
Une délégation intersyndicale et de la direction était reçue depuis 14H30, par le directeur adjoint du cabinet de Christine Lagarde, Philippe Gustin, pour jeter les bases d'une reprise des négociations autour du Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE), qui prévoit des centaines de suppressions d'emploi.
Bercy devait publier un communiqué à l'issue des négociations.
Sur la promesse de ce rendez-vous au ministère, les salariés du Caterpillar, qui occupaient depuis plusieurs jours le site d'Echirolles, près de Grenoble, ont évacué les lieux samedi, alors que la direction a annoncé la reprise du travail lundi pour les 2.000 salariés qui étaient au chômage partiel.
Les salariés des deux sites de Caterpillar dans l'Isère, à Grenoble et Echirolles, avaient obtenu la semaine dernière une baisse de nombre de suppressions d'emploi prévues, de 733 à 600, et la hausse de l'enveloppe globale du plan, de 48,5 à 50 millions d'euros, sans pour autant mettre fin au conflit.
En contrepartie, la direction avait exigé un aménagement du temps de travail et une convention de chômage partiel garanti sur quatre ans.
Mais les salariés souhaitaient diminuer encore les suppressions de postes et demandaient de meilleures conditions de départ.
Depuis l'annonce le 17 février, par la direction de Caterpillar France, de sa volonté de supprimer 733 des 2.800 emplois à Echirolles et Grenoble, pour cause de crise économique mondiale -25.000 suppressions prévues partout dans le monde-, les salariés ont multiplié les actions: des manifestations et blocages des sites, jusqu'à la séquestration de quatre cadres de l'entreprise, dont le directeur général de Caterpillar, Nicolas Polutnik.
Ils ont été libérés après 24 heures le 1er avril, alors que le président Nicolas Sarkozy s'engageait à "sauver le site" et affirmait qu'il recevrait l'intersyndicale.
Mais conviés quelques jours plus tard à l'Elysée, les salariés ont refusé d'honorer l'invitation, réclamant que ce dernier se rende sur place.
L'affaire a aussi pris un tour judiciaire, puisque le tribunal de grande instance de Grenoble a ordonné vendredi à 19 salariés de Caterpillar, assignés pour occupation illicite et entrave à la liberté de travailler, de laisser libre accès aux usines de Grenoble et Echirolles sous peine de payer 200 euros chacun par jour.