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La police affronte les manifestants contre la censure d'Internet en Turquie

La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau, place Taksim à Istanbul, samedi, contre des manifestants qui protestent contre une nouvelle loi renforçant le contrôle d'Internet en Turquie.

La manifestation contre la nouvelle loi renforçant le contrôle d’Internet, samedi 22 février à Istanbul, a donné lieu à des affrontements entre la police et les protestataires. La police antiémeutes a utilisé, place Taksim, des gaz lacrymogènes et un canon à eau contre les quelque 3 000 manifestants, afin de les forcer à évacuer ce lieu récurrent de contestation en Turquie.

Les protestataires ont répliqué en tirant des feux d'artifice sur la police, qui a arrêté des dizaines d'individus selon les médias locaux. "Gouvernement, démission !", "touche pas à mon Internet !", scandaient les manifestants.

La loi controversée est entrée en vigueur mercredi après sa promulgation par le président Abdullah Gül, dont le veto avait pourtant été maintes fois sollicité. Elle donne à l'autorité gouvernementale des télécommunications (TIB) le pouvoir de bloquer un site Internet, si son contenu porte atteinte à la vie privée ou est jugé offensant.

Scandale de corruption

Pour les détracteurs de la loi, il s’agit d'une tentative du pouvoir d'étouffer le mécontentement de la population et d'éviter la propagation par Internet de preuves sur le vaste scandale de corruption qui secoue le gouvernement depuis décembre 2013.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a de nouveau démenti les accusations de censure, devant une foule de plusieurs milliers de partisans dans la ville de Sivas, plus tôt dans la journée. "Nous ne sommes pas contre Internet, nous sommes contre les aspects immoraux de l'Internet", a-t-il plaidé. "Nous avons simplement pris des mesures pour éviter à nos enfants d'être empoisonnés", a-t-il martelé.

Avec AFP