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L'effectif militaire français - qui s'élève actuellement à 1 600 - sera porté à 2 000 en Centrafrique, a annoncé l'Élysée. Alors que l'UE a prévu de déployer 1000 hommes, la force africaine (Misca) en compte, pour sa part, 5 000 sur place.

Le contingent militaire français en Centrafrique va passer de 1 600 à 2 000 hommes, a annoncé la présidence française dans un communiqué, vendredi 14 février. Cette décision temporaire prise à l’issue d’un Conseil de défense restreint vise à mieux servir les objectifs de l’opération Sangaris lancée en décembre, à savoir : “contribuer, avec la force africaine Misca, à faire cesser les massacres, à prévenir les crimes de guerre, à rétablir la sécurité de la population. Tous les ennemis de la paix seront combattus. Il n’y aura pas d’impunité pour ceux qui ont commis des crimes”, indique l’Élysée.

Cet effort supplémentaire de 400 hommes “comprend le déploiement anticipé de forces de combat et de gendarmes français qui participeront ensuite à l’opération militaire de l’Union européenne (UE) dès son déploiement”, précise le communiqué qui fait référence aux 1000 hommes de la mission baptisée Eufor que Bruxelles vient d’accepter d’envoyer.

“Devoir impérieux de solidarité”

L’annonce française intervient deux jours après que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté Paris à renforcer sa présence en Centrafrique, l'implication de la communauté internationale n'étant, selon lui, pas encore à la hauteur de la gravité de la situation.

Du même avis, la France demande à l’ONU et à l’UE d’accélérer la mise en place effective d’une opération de maintien de la paix et appelle la communauté internationale “à agir face à l’urgence humanitaire” en Centrafrique. “C’est un devoir impérieux de solidarité”, écrit l’Élysée dans son communiqué.

"Il reste beaucoup à faire"

Dans la soirée, François Hollande s'est entretenu à l'Élysée avec le président du Tchad, Idriss Deby qui, pour sa part, s'est félicité du renforcement des effectifs français. "C'est une très bonne chose", a-t-il déclaré devant la presse.

"Il reste beaucoup à faire pour sécuriser Bangui, et il reste beaucoup à faire pour sécuriser le reste du pays", a-t-il toutefois prévenu excluant, pour l’heure, d'augmenter le contingent tchadien qui s'élève à plus d'un millier d'hommes. "Nous avons déjà fait les sacrifices nécessaires", a-t-il estimé.

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Déclaration sur la Centrafrique du président tchadien Idriss Deby, à l'Élysée
Centrafrique : la France va augmenter son contingent militaire

Les anti-balaka persistent

Sur le terrain en Centrafrique, les anti-balaka, se montrant peu impressionnés par les menaces "d'aller en guerre" brandies mercredi par la présidente Catherine Samba-Panza, ont mis en garde contre toute velléité de représailles à leur encontre. Ces milices, formées à l'origine de paysans chrétiens de l'ouest de la Centrafrique pour se défendre contre les exactions des combattants majoritairement musulmans de la Séléka, sont devenues en quelques mois une nébuleuse qui se caractérise par des crimes visant les civils musulmans.

Épuisée par bientôt une année de violences incessantes, la population, quant à elle, fuit en masse les zones dangereuses. L'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) affirme qu'il y a déjà plus de 800 000 déplacés. Ceux qui restent sont confrontés à des heurts et des échanges de tirs quasi-quotidiennement, tandis que des preuves des exactions passées font régulièrement surface, entretenant un climat de tensions.

Avec AFP et Reuters