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Un projet de loi provoque l’anarchie au Parlement indien

Des heurts ont éclaté, jeudi, entre des députés de la chambre basse du Parlement indien. Un spray au poivre a même été utilisé par l’un d’entre eux s’opposant farouchement à un projet de loi prévoyant la création d’un nouvel État dans le sud du pays.

Une bombe lacrymogène au poivre en plein Parlement. C’est la méthode radicale employée, vendredi 13 février, par un député indien, Lagadapati Rajagopal, pour se faire entendre. Récemment suspendu par le parti du Congrès au pouvoir, ce parlementaire âgé de 50 ans manifeste depuis plusieurs semaines contre un projet de loi qui prévoit la scission de son État, l'Andhra Pradesh (sud-est de l'Inde), en deux. Soutenu par d’autres opposants au projet, son coup de sang a rapidement tourné en échauffourées.

Tout a commencé lorsque le ministre indien de l'Intérieur, Sushilkumar Shinde a pris la parole pour présenter le texte devant la Chambre basse du Parlement à New Delhi. Plusieurs députés ont alors déployé des banderoles et crié des slogans pour protester contre la création de ce nouvel État, le Telangana. Certains députés ont également essayé d'arracher le micro du président de séance. C’est à ce moment que Lagadapati Rajagopal aurait fait usage de sa bombe aérosol, déclenchant une ruée des députés vers la sortie, rapportent plusieurs chaînes d'information.

“J’ai honte de ce type d’incident”

Des députés semblant souffrir de problèmes respiratoires ont été emmenés à l'hopital, selon ces mêmes sources. D'autres ont reçu les premiers soins sur place.

"Les incidents qui ont eu lieu dans la chambre entachent notre démocratie", a déclaré à la presse le ministre des Affaires parlementaires Kamal Nath. "La démocratie parlementaire permet d'exprimer des opinions divergentes mais n'autorise pas ce genre de perturbations, ni les tentatives de violence que nous avons vues aujourd'hui. J'ai honte que ce type d'incident ait eu lieu".

Dix-sept députés ont été suspendus, certains ayant déchiré des papiers officiels et brisé un verre. Un député de l'Andhra Pradesh, Venugopal Reddy, a été accusé d'avoir brandi un couteau, ce qu'il a démenti.

Google et Microsoft inquiets par le projet

Le Telangana doit s'étendre sur une région pauvre et souffrant fréquemment de sécheresse qui, selon les partisans du projet, était jusque-là négligée par le gouvernement de l'État. La capitale de la région, Hyderabad, spécialisée dans les technologies de l'information, sera la capitale commune des deux États pour au moins les dix prochaines années, a annoncé le gouvernement.

Les grands groupes installés à Hyderabad, comme Google ou Microsoft, craignent que cette scission ne crée une forte instabilité de l'économie. Créé en 1956, l'Andhra Pradesh est le cinquième plus grand État indien en superficie.

Avec AFP et Reuters

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